Pentangle - Lord Franklin
Pentangle - Cruel Sister, Transatlantic, 1970
LE GROUPE :
Jacqui McShee - Voix
Bert Jansch - Guitare, dulcimer, voix
John Renbourn - Guitare, sitar, voix
Danny Thomson - Contrebasse
Terry Cox - Batterie, tambourine, dulcitone, triangle, et autres percussions
LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.
Pentangle, fondé en 1967 en Angleterre, rassemble d'excellents instrumentistes aux inspirations variées (folk, musique médiévale, blues, jazz, musique indienne, etc.). Bien que le groupe se soit cantonné à une interprétation strictement acoustique jusqu'alors, Cruel Sister, leur quatrième album, ne dédaigne pas d'utiliser la fée électricité pour notre plus grand enchantement, comme leurs contemporains de Fairport Convention. L'ensemble garde tout de même ce son acoustique comme parfum dominant, dans la droite ligne de ce qu'on a pu appeler "folk baroque". Dans sa configuration originale, Pentangle s'est dissout en 1973, après leur sixième opus Solomon's Seal ; le groupe a tout de même perduré au-delà de cette rupture, et leur dernier disque en date, Feoffee's Land, date de 2005, avec Jacqui McShee en unique rescapée de l'épopée. Bien qu'ils aient atteint une bonne popularité avec Basket of Light (Transatlantic, 1969), Cruel Sister, un de leurs meilleurs albums - mais je ne connais que les disques d'avant le split - a été un désastre commercial. On n'y trouve que des reprises d'airs traditionnels arrangés par le groupe. Les paroles y jouent un rôle prépondérant, car elles racontent à chaque fois une histoire, comme c'était souvent le cas autrefois.
FACE A
A1. A Maid That's Deep in Love
A2. When I Was in My Prime
A3. Lord Franklin
A4. Cruel Sister
FACE B
B1. Jack Orion
A Maid That's Deep in Love conte l'histoire d'une jeune fille qui pour suivre l'élu de son coeur aux Amériques se déguise en homme et s'embarque sur un navire. A bord, le capitaine tombe fou amoureux de lui/elle. Un peu ambigu et troublant, tout ça... Les guitares des deux compères Jansch et Renbourn se marient au poil, et la voix de McShee est superbe avec son vibrato et ses envolées légères et ouvragées comme des enluminures médiévales. La guitare électrique de Renbourn, légèrement distordue, déroule son propre récit parallèle tout au long du morceau. (******)
When I Was in My Prime nous prouve l'importance donnée par le groupe aux paroles, car il s'agit d'un morceau interprété uniquement a capella par McShee. Pendant près de trois minutes, elle se lamente sur une déception amoureuse, et repousse les avances de ce relou de jardinier qui lui apporte fleur après fleur avec, on s'en doute, des ambitions peu honorables pour la belle. Le choix de la voix seule est une bonne idée, et sert les paroles en évoquant le dépouillement des sentiments de la narratrice, et la solitude qu'elle éprouve. Une belle performance dont McShee s'acquitte avec une sobriété louable qui est un gage de l'honnêteté et de la force d'un récit à prendre au premier degré, tout simplement. (******)
Lord Franklin est une ballade sur le thème traditionnel du drame maritime. Chantée par John Renbourn, la narration semble pourtant être le fait d'une femme éprise de Franklin et qui pleure la disparition du même, apprend-on, dans les glaces arctiques en recherchant le passage du nord-ouest avec son équipage. La voix est douce et confidentielle, et le concertina (une sorte de bandonéon) joué par Jansch est d'une tristesse touchante et suffit par son son à évoquer une complainte de marin. Quand Jacqui McShee se lance dans un contre-chant, c'est une sirène qui sort des eaux glacées pour psalmodier sa douleur. Le solo de guitare électrique mime à la perfection un violon. A pleurer ! (******)
Cruel Sister (******) est, comme son nom le laisse supposer, l'histoire d'une jeune fille fratricide qui précipite sa soeur du haut d'une falaise. La victime reviendra sous une autre forme pour reprocher à la meurtrière son forfait. Jacqui McShee fait là encore des miracles et est soutenue avec bonheur aux choeurs par Renbourn. Terry Cox est subtil et merveilleux au dulcitone, le sitar n'est ni gadgetisé, ni irritant, et souligne par ses intonations le mysticisme et le côté tordu de l'histoire. Trop fort ! Une autre ! Une autre ! Une autre !
Jack Orion est le meilleur violoniste que la terre ait jamais porté. La fille du roi en tombe éperdument amoureuse, mais une sombre machination ourdie par Tom le page (un individu peu recommandable de toute évidence) met en pièces une si belle idylle et l'histoire se termine avec trois morts au compteur. La chanson, chantée alternativement par Jansch et Jacqui McShee, occupe toute la face B du disque, et Pentangle s'en donne à coeur joie : canons vocaux, roulements de batterie, breaks, flûtiau, etc. Au moment où le vil Tom (quel sombre fumier, celui-là ! je n'en reviens toujours pas !) se prépare à son mauvais tour, le rythme change, Thomson se met à l'archet, et l'ambiance devient vraiment plus noire, voire mortuaire, une fois l'irréparable commis. Puis, avant de nous dévoiler le fin mot de l'histoire, Terry Cox se lance avec une délectation tangible dans un long solo au dulcitone, sur lequel enchérit Renbourn à la guitare électrique, d'abord dans un style bluesy/jazzy, puis carrément sous disto cradingue. Le chant reprend, et la fin, dramatique à souhait mais que je dévoilerai pas ici, n'insistez pas, vaut son pesant de cacahuètes grillées à sec. Ce morceau a déjà été joué par Jansch/Renbourn à l'époque où ils sévissaient encore en duo sur l'album... Jack Orion (Transatlantic, 1966), et a été joué également par Fairport Convention dans Tipplers' Tales (Vertigo, 1978). ******
CONCLUSION :
Oyez ! Oyez ! Comment résister à ce merveilleux album, qui allie intelligence de jeu et d'arrangements, et rivalise de bon goût dans l'interprétation ? L'ensemble est homogène sans être lassant, et au contraire d'autres albums du groupe, ne se lance pas dans des expérimentations musicales un peu douteuses. Un must-have qui vaut 6/6, et celui qui dira le contraire finira comme Tom, l'infâme page de Jack Orion.
A écouter aussi :
Pentangle - The Pentangle, Transatlantic, 1968
Pentangle - Sweet Child, Transatlantic, 1968
Pentangle - Basket of Light, Transatlantic, 1969
Pentangle - Reflection, Transatlantic, 1971
Pentangle - Solomon's Seal, Transatlantic, 1792
John Renbourn - Faro Annie, Transatlantic, 1971
Fairport Convention - Liege and Lief, Island, 1969
Fairport Convention - Fairport Live Convention, Island, 1974
Fotheringay - S/T, Island, 1970
FACE A
A1. A Maid That's Deep in Love
A2. When I Was in My Prime
A3. Lord Franklin
A4. Cruel Sister
FACE B
B1. Jack Orion
A Maid That's Deep in Love conte l'histoire d'une jeune fille qui pour suivre l'élu de son coeur aux Amériques se déguise en homme et s'embarque sur un navire. A bord, le capitaine tombe fou amoureux de lui/elle. Un peu ambigu et troublant, tout ça... Les guitares des deux compères Jansch et Renbourn se marient au poil, et la voix de McShee est superbe avec son vibrato et ses envolées légères et ouvragées comme des enluminures médiévales. La guitare électrique de Renbourn, légèrement distordue, déroule son propre récit parallèle tout au long du morceau. (******)
When I Was in My Prime nous prouve l'importance donnée par le groupe aux paroles, car il s'agit d'un morceau interprété uniquement a capella par McShee. Pendant près de trois minutes, elle se lamente sur une déception amoureuse, et repousse les avances de ce relou de jardinier qui lui apporte fleur après fleur avec, on s'en doute, des ambitions peu honorables pour la belle. Le choix de la voix seule est une bonne idée, et sert les paroles en évoquant le dépouillement des sentiments de la narratrice, et la solitude qu'elle éprouve. Une belle performance dont McShee s'acquitte avec une sobriété louable qui est un gage de l'honnêteté et de la force d'un récit à prendre au premier degré, tout simplement. (******)
Lord Franklin est une ballade sur le thème traditionnel du drame maritime. Chantée par John Renbourn, la narration semble pourtant être le fait d'une femme éprise de Franklin et qui pleure la disparition du même, apprend-on, dans les glaces arctiques en recherchant le passage du nord-ouest avec son équipage. La voix est douce et confidentielle, et le concertina (une sorte de bandonéon) joué par Jansch est d'une tristesse touchante et suffit par son son à évoquer une complainte de marin. Quand Jacqui McShee se lance dans un contre-chant, c'est une sirène qui sort des eaux glacées pour psalmodier sa douleur. Le solo de guitare électrique mime à la perfection un violon. A pleurer ! (******)
Cruel Sister (******) est, comme son nom le laisse supposer, l'histoire d'une jeune fille fratricide qui précipite sa soeur du haut d'une falaise. La victime reviendra sous une autre forme pour reprocher à la meurtrière son forfait. Jacqui McShee fait là encore des miracles et est soutenue avec bonheur aux choeurs par Renbourn. Terry Cox est subtil et merveilleux au dulcitone, le sitar n'est ni gadgetisé, ni irritant, et souligne par ses intonations le mysticisme et le côté tordu de l'histoire. Trop fort ! Une autre ! Une autre ! Une autre !
Jack Orion est le meilleur violoniste que la terre ait jamais porté. La fille du roi en tombe éperdument amoureuse, mais une sombre machination ourdie par Tom le page (un individu peu recommandable de toute évidence) met en pièces une si belle idylle et l'histoire se termine avec trois morts au compteur. La chanson, chantée alternativement par Jansch et Jacqui McShee, occupe toute la face B du disque, et Pentangle s'en donne à coeur joie : canons vocaux, roulements de batterie, breaks, flûtiau, etc. Au moment où le vil Tom (quel sombre fumier, celui-là ! je n'en reviens toujours pas !) se prépare à son mauvais tour, le rythme change, Thomson se met à l'archet, et l'ambiance devient vraiment plus noire, voire mortuaire, une fois l'irréparable commis. Puis, avant de nous dévoiler le fin mot de l'histoire, Terry Cox se lance avec une délectation tangible dans un long solo au dulcitone, sur lequel enchérit Renbourn à la guitare électrique, d'abord dans un style bluesy/jazzy, puis carrément sous disto cradingue. Le chant reprend, et la fin, dramatique à souhait mais que je dévoilerai pas ici, n'insistez pas, vaut son pesant de cacahuètes grillées à sec. Ce morceau a déjà été joué par Jansch/Renbourn à l'époque où ils sévissaient encore en duo sur l'album... Jack Orion (Transatlantic, 1966), et a été joué également par Fairport Convention dans Tipplers' Tales (Vertigo, 1978). ******
CONCLUSION :
Oyez ! Oyez ! Comment résister à ce merveilleux album, qui allie intelligence de jeu et d'arrangements, et rivalise de bon goût dans l'interprétation ? L'ensemble est homogène sans être lassant, et au contraire d'autres albums du groupe, ne se lance pas dans des expérimentations musicales un peu douteuses. Un must-have qui vaut 6/6, et celui qui dira le contraire finira comme Tom, l'infâme page de Jack Orion.
A écouter aussi :
Pentangle - The Pentangle, Transatlantic, 1968
Pentangle - Sweet Child, Transatlantic, 1968
Pentangle - Basket of Light, Transatlantic, 1969
Pentangle - Reflection, Transatlantic, 1971
Pentangle - Solomon's Seal, Transatlantic, 1792
John Renbourn - Faro Annie, Transatlantic, 1971
Fairport Convention - Liege and Lief, Island, 1969
Fairport Convention - Fairport Live Convention, Island, 1974
Fotheringay - S/T, Island, 1970
LA CRITIQUE TANT ATTENDUE DE MR.V
A Maid That's Deep in Love (******) oh que de souvenirs! ce morceau d'une grande douceur ravira sans difficulté tous les petits coeurs de babas.
Des entrelacs de guitares électrique de Renbourn et acoustique de Jansch ,une des plus magnifiques voix que le folk est connue ,une rythmique soutenue et efficace an triangle ,une contrebasse de rêve : bref ,encore un morceau hautement recommandé.
When I Was in My Prime (******) seule et superbe ,sans artifice (quant Jacqui prend sa douche! sans déconner , tout le monde écoute à la porte c'est certain!)
Lord Franklin (*****) titre chanté par l'ami John avec un beau solo guitare quasi psyché .
Cruel Sister (******) classique des classique ,un titre immortel .
Jack Orion (******) que dire , c'est indispensable voilà tout! en plus je crois que sur toute la discographie de John Renbourn c'est le seul morceau avec un solo disto alors rien que pour ça courez acheter ce monument de folk music.
CONCLUSION
C'est un immence 6/6 et celui qui dira le contraire devra bouffer les babouches de Mr.O!
A ECOUTER AUSSI
Traffic - John Barleycorn must die (island 1970)
John Renbourn group - a maid in bedlam (transatlantic 1977)
John Renbourn - the lady & the unicorn ( transatlantic 1970)
Trees - the garden of Jane Delawney (CBS 1970)
Lisa O Piu - when this was the future (subliminal sounds 2008)
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