Peinture par Lénaïg

BIENVENUE SUR GOLGA IN A SWIRL

Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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mercredi 21 avril 2010

nouveau p'tit jeu!

le jeu s'appel : le grand classement subjectif!

Pour chaque année de 1960 à aujourd'hui et pour chaque style : notre classement des meilleurs albums (même si il n'y a qu'un bon morceau dans l'album si le morceau est bon c'est bon!), sans rentrer dans les détails en se limitant à une centaine pour chaque style (même si pour le rap ,le reggae et la techno je ne serais prétendre aller jusqu'à 100 ,faute de connaissances en la matière!)

Si on ne connaît rien de l'année 1985 et bien on passe son chemin ,ou on creuse un peut (beaucoup).

Le but étant de donner envie aux lecteurs ,d'attiser leur curiosité sans aucune prétention.

Les styles proposés sont donc 

Jazz
Blues
Psych
Folk
Prog
pop/rock
Afrobeat
B.O
Funk
Latin
Electro
chanson Française (c'est un style ça?bon on s'en fiche)
Inclassables

Mr.O si tu es partant et que tu désire en rajouter ,ne te gènes pas! Je suppose que tu es déjà mort de rire!

pour ce premier opus je propose l' année 1974!T'es ok mon pote?J'attends ton top départ.

mardi 20 avril 2010

Si je puis me permettre...

... d'annoncer déjà ma prochaine critique (je suis en avance, je sais...)
Ce sera donc :














Pentangle - Cruel Sister, Transatlantic, 1970

mercredi 14 avril 2010

THE GARY BURTON QUARTET - DUSTER














The Gary Burton Quartet - Portsmouth Figurations

The Gary Burton Quartet, Duster, RCA Victor, 1967

Le groupe:
Gary Burton (né en 1943 à Anderson, Indiana) - Vibraphone
Larry Coryell - Guitare
Steve Swallow - Contrebasse
Roy Haynes - Batterie

Enregistré au RCA Victor's Studio B, New York, du 18 au 20 avril 1967

FACE A
A1. Ballet (Gibbs) 4:55
A2. Sweet Rain (Gibbs) 4:23
A3. Portsmouth Figurations (Swallow) 2:56
A4. General Mojo's Well Laid Plan (Swallow) 4:57
FACE B
B1. One, Two, 1-2-3-4 (Coryell - Burton) 5:55
B2. Sing Me Softly of the Blues (Bley) 4:02
B3. Liturgy (Gibbs) 3:24
B4. Response (Burton) 2:10

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Bon. Le côté novateur de cet album a été suffisamment décrit ailleurs pour qu'on ait besoin de s'étendre sur le sujet ici. Un bref rappel tout de même pour mettre un peu tout cela en perspective : Miles Davis - proclamé "inventeur" du jazz-fusion - devait attendre encore trois ans avec la sortie fracassante de Bitches Brew quand nos quatre jeunes loups (29 ans de moyenne d'âge, 25 sans le "vétéran" Roy Haynes !) décident de révolutionner une énième fois le jazz en lousdé, l'air de rien, ni-vu-ni-connu-j't'embrouille (la pochette - superbe - était-elle malgré tout conçue comme une métaphore ?). Ceci dit, la particularité de cet album est que le vent qui y souffle n'est pas celui du funk (genre auquel est souvent tacitement associée la fusion), mais plutôt une bonne brise bien rock. Une manière de jazz blanc, en caricaturant beaucoup, loin des chorus sans fin qui font le fond de commerce ordinaire des jazzmen extraordinaires (et des autres, malheureusement!). D'ailleurs, le disque n'atteint pas 35 minutes pour 8 morceaux !

On retrouve cette influence, notamment sur les convulsions arythmiques des thèmes de Ballet et One, Two... L'énergie déstructurée de One, Two... (et avec quelques larsens en prime, s'il vous plaît !) est d'ailleurs particulièrement emblématique et signe en quelque sorte l'acte de naissance de cette nouvelle donne musicale.
A ce titre, l'apport de Larry Coryell est essentiel, avec un jeu d'une versatilité remarquable . Alors que celui-ci est assez fortement tourné vers le blues, voire le rhythm'n'blues sur Ballet, Sing me Softly... et General Mojo (il sonne même parfois presque "Nashville" sur ce dernier !), sur Sweet Rain, on lui trouvera en revanche peut-être un penchant pour les accents d'une infinie tristesse propres à Django Reinhardt (il participera a plusieurs hommages par la suite, notamment avec Grappelli himself).
Le style en cascade, hyperactif, inventif et au goût assez sûr du jeune Gary Burton est déjà bien affirmé, et si le vibraphone, instrument vorace par nature, a tendance a tirer la couverture à lui, il n'en abuse pas, ce qui est tout à son honneur.
Steve Swallow, qui se montre déjà à son avantage dans la composition à tendance humoristique (General Mojo...) n'avait pas encore trouvé sa future voie/voix électrique, et sévit ici à la contrebasse. Nous n'avons pas encore le droit à ses chorus aux mélodies incandescentes, mais on trouve déjà bien les embryons de ces phrasés bondissants, avec sa diction saccadée et sa précision si caractéristiques qui feront de lui un des meilleurs bassistes de tous les temps, amen.
Roy Haynes démontre sa grande classe (formidable solo sur Portsmouth !), tout en restant d'une discrétion... discrète (?!!?), malgré son pedigree (Monk, Sonny Rollins, Eric Dolphy, Stan Getz, Coltrane, Chick Corea, Kenny Barron, etc., excusez du peu...)

CONCLUSION

6/6. Duster a l'énergie et le génie de la jeunesse, et tape dans toutes les directions pour mon plus grand plaisir, en faisant mouche presque à tous les coups. Ce qui est remarquable tout de même ici, outre l'intense créativité (on oubliera que le thème de Liturgy fait quand même pas mal penser à I Fall in Love Too Easily de Cahn & Styne), la performance instrumentale individuelle indéniable et le jeu de groupe, est que l'interprétation fait toujours la part belle à l'émotion. Une belle leçon de maturité pour un genre qui apprenait alors tout juste à parler ! C'est aussi un disque qui d'une certaine manière scelle la grande complicité d'une bande qui se retrouvera de nombreuses fois par la suite (Carla Bley apporte d'ailleurs déjà sa touche - mauvais de jeu de mots - avec Sing Me Softly of the Blues : comme quoi, on peut s'appeler Carla et être une vraie musicienne...)

1. Ballet (*****)
2. Sweet Rain (******)
3. Portsmouth Figurations (******)
4. General Mojo's Well Laid Plan (******)
5. One, Two, 1-2-3-4 (****)
6. Sing Me Softly of the Blues (******)
7. Liturgy (*****)
8. Response (******)

A écouter également :

The Gary Burton Quartet - Lofty Fake Anagram, RCA, 1967
The Gary Burton Quartet - A Genuine Tong Funeral, RCA, 1968 - Merci pour le cadeau, M. V.
Carla Bley & Paul Haines - Escalator Over the Hill, ECM, 1971
Burton/Metheny/Swallow/Sanchez - Quartet Live, Concord Jazz, 2009 - un disque divin avec un Pat Metheny diabolique ! A posséder ab-so-lu-ment !


CRITIQUE DE MR.V

Un quartet de rêve avec la douceur de Gary Burton ,la folie de Larry Corryell ,l'intelligence de Steve Swallow et la précision de Roy Haynes.

Ballet (****) un jazz blues bien classe.

Sweet Rain (*****) beau morceau fait de velour. 

Portsmouth Figurations (******) avec une gamme à l'endroit et une gamme à l'envers nous voilà avec un bien beau tricot!

General Mojo's Well Laid Plan (*****) marrant, avec ce 1/3 final à la gratte sèche ,un peu hésitante sur le solo de contrebasse.

One, Two, 1-2-3-4 (******) diabotien de Gary , petit fourbe de Larry , galopin de Steve , gredin de Roy !!!

Sing Me Softly of the Blues (******) titre en parfaite adéquation avec son titre.

Liturgy (****) sautillant.

Response (******) un beau morceau à écouter pluie tombante dans son canapé avec le bouquin qu'on aime à relire.

CONCLUSION 

C'est un 5/6 pour ce chouette album 

A ECOUTER

Gary Butron - throb (atlantic 1969)
Stark reality - discorvers Hoagy Carmichael's music shop (AJP 1970)

Bulletin météo

Pour les jours qui viennent, Monsieur O. prévoit :














The Gary Burton Quartet - Duster, RCA Victor, 1967

The House Carpenter's Daughter

Pour MR.V ce sera la douce Natalie Merchant - the house Carpenter's daughter (myth america records 2003)

mardi 13 avril 2010

KING CRIMSON - LARKS' TONGUES IN ASPIC














King Crimson - The Talking Drum

King crimson
(né en Angleterre en 1969)

Larks' Tongues in Aspic (island 1973) (cinquième album studio)

ZICOS :
Robert Fripp ( guitare ,mellotron )
David Cross ( violon, viole, mellotron)
John Wetton ( basse , voix)
Bill Bruford ( batteries)
Jamie Muir ( percussions )

Grand classique incontournable de la constellation Crimson située dans la galaxie prog aux confins du rêve et de la folie!

Larks' tongues in Aspic , part One (******) après une intro douce au sanza et autres instruments hétéroclites donnant l'impréssion d'entrer dans un magasin de jouets hantés , le morceau démarre et devient de plus en plus inquiétant alors que la guitare cyclonique de Fripp vous décapite, que la basse wha-wha vous écartèle, que la batterie vous lacère..la douceur revient avec le violon qui vous laisse le temps de recoller les morceaux!un petit thème quasi Japonisant avec une fin vous laissant seul au mileu d'un labyrinthe geant ,trop tard vous êtes déjà fou!

book of saturday (******) morceau de toute beauté fin et léger comme un nuage de lait dans mon earl grey.

Exiles (******) fantastique voyage Crimsonien! quelle guitare!!

Easy money (******) changement de face avec un avertissement : gare à la surconsommmmmmation! moi j'suis à fond dans celle du vinyl mais pour le reste j'suis d'accord! attention rire diabolique en fin de morceau!

The talking drum (******) morceau Frippien par excellence ,du pur bonheur , un spirale de golga risque de vous entraîner au fond le l'espace intersidéral!

Larks' Tongues in Aspic, part TWO (******) fin du voyage et atterrissage catastrophe sur une planète inconnue ; verifiez que tout est encore en place!

CONCLUSION

C'est bien évidement un 6/6 et gare à tes oreilles MR.O!

A ECOUTER

-Tout les king Crimson jusqu'à RED ( donc de 1969 à 1974 donc 7 albums) il n'y a rien à jeter!
-Anekdoten (le meilleur et le plus digne descendant du roi Crimson!)

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Une bien belle pochette pour un titre assez effroyable (des langues d'alouette en gelée ! Beuârk !), espérons que ce disque soit plus digeste...

Comment trouver image plus adéquate que celle de M. V. pour décrire l'intro de Larks' Tongues... Pt. 1 (et voilà pourquoi je ne lis d'habitude jamais sa critique avant de faire la mienne, ça m'apprendra...). L'auditeur a en effet l'impression de se retrouver dans l'antre du Pingouin de Batman, entre boîtes à musique ensorcelées et petits trains au bord du déraillement. Et puis, tout à coup, pour peu qu'on ait poussé le volume à fond pour bien profiter de tout ça, une grosse guitare électrique brutale comme un viking sous LSD vous met littéralement le paquet aux fesses ! L'effet de surprise passé, et après avoir recollé le papier peint du salon, je reste un peu perplexe face à tant de haine. heureusement, dans ce morceau polyforme, il y a aussi de bons grooves bien gras, des cordes qui rôdent, inquiétantes et sournoises, comme annonciatrices de l'arrivée d'un bakemono menaçant. La fin, elle, est magistrale. Un petit tour de boîte à musique, et puis s'en va... L'hallucination a duré quand même plus de 13 minutes. 5/6

Gentille petite guitare et voix pour un Book of Saturday qui opère un virage assez radical. Si le morceau précédent nous emmenait brièvement visiter le Japon, la pédale volume mime quant à elle à la perfection le son si caractéristique et propre à la contemplation du erhu chinois, que tous les amateurs de films de kung-fu connaissent bien. 6/6

D'une ambiance de création du monde, Exiles naît, charmant morceau abreuvé de cordes, soutenu par un rythme très roulage-de-pelles-à-la-boum-du-collège, heureusement sauvé par des variations intéressantes à la batterie, style Bernard "Pretty" Purdie (!?!). Le mixage de la voix est bien trop lointain (on dirait presque du Pink Floyd !). Sans doute un truc d'époque. Super chorus de guitare, et fin assez dramatique. 5/6

L'intro d'Easy Money est scandée sur un rythme balourd et claudiquant, comme ceux utilisés parfois chez Tom Waits (cf. Chinatown, par exemple), peut-être pour figurer un tiroir-caisse, allez savoir... Le reste du morceau par contre est bien conventionnel, malgré l'usage très peu sobre de petites percus qui filent avec une insistance assez pénible la métaphore évoquée plus haut... La comparaison avec Pink Floyd se confirme, et la voix est toujours à dix kilomètres. Joli son de caisse claire, bien mat. En s'étirant au fil du chorus de guitare, le morceau se bonifie énormément, et deviendrait même très bien, si les be-li-dam-be-li-dam-dam en choeur vers la fin ne venaient pas tout mettre par terre. 3/6

Maya l'abeille se rend en Afrique pour The Talking Drum, tambour traditionnel d'Afrique de l'Ouest, dont la variation du timbre produit un son expressif proche de la voix. Le bourdonnement entendu dans l'intro est repris vers la moitié du morceau au violon (bonne idée). La sauce monte doucement, et s'emballe sur un passage arabisant, avec un simple mais génial riff à la gratte, auquel se joint un mellotron coassant, à la limite du didgeridoo. Très bon : 6/6

Pour Larks' Tongues... Pt. 2, je suis préparé à subir les derniers outrages guitaristiques. Ce coup-ci, on ne nous prend pas en traître : ça commence... comme du prog (ou en tout cas, l'idée que je m'en fait), et ça se calme ensuite en infusion-digestion légère de cordes, même si - malins que nous sommes - on sent bien que ça ne va pas durer... Et ça ne dure pas, effectivement. A ce titre, très bon break à la basse, avant la reprise du rythme initial, et on recommence la boucle, augmentée de grincements (hurlements ?) hystériques et animaux. Rugissement final. Voilà comment on achève un morceau de rock'n'roll, nom de Dieu ! Pas mal, mais le plan hardos à la gratte est quand même un peu foireux. 3/6

CONCLUSION :

Ce sera quand même un 5/6 malgré mes appréhensions. C'est inventif et assez jubilatoire, même si je n'écouterais pas forcément ça très souvent. A regretter quand même la voix, qui à elle seule transforme les sillons du disque en véritables rides, et quelques plans irritants et décriés plus haut comme il se doit. Quelques petites réserves, donc, mais un album qui - il faut bien l'avouer - donne envie de FAIRE DE LA MUSIQUE ! Non, mais alors !

lundi 12 avril 2010

THE EJE THELIN GROUP














The Eje Thelin Group - Little Green Men

The Eje Thelin Group - S/T, Caprice, 1975

Le groupe :
Eje Thelin (1938-1990) - Trombone
Bruno Raberg - Basse / contrebasse
Harald Svensson - Piano
Leroy Lowe - Batterie

Enregistré aux studios Metronome, Stockholm , du 11 au 13 décembre 1974

FACE A
A1. There is Something Rotten in Denmark (E. Thelin)
A2. Yorkshire Grey (John Surman)
A3. Little Green Men (Thelin)
FACE B
B1. Time (Thelin)
B2. Polyglot - Sixtynine - Capricorn (Thelin)
B3. Solo V - Capricorn (Thelin)

Voici un groupe composé de gloires nationales : Eje Thelin a joué entre autres avec Don Cherry, Barney Wilen, Joachim Kühn, Didier Lockwood. Bruno Raberg, venant du rock à l'origine, s'est illustré aux côtés de Jerry Bergonzi, Bob Moses, Mick Goodrick, Bobo Stenson, et enseigne aujourd'hui à la prestigieuse Berklee College of Music de Boston. Harald Svensson s'est fait connaître du public suédois avec son groupe de fusion EGBA, et Leroy Lowe a accompagné en tournée Otis Redding, avant de s'établir en Suède, où il a joué pour plusieurs jazzmen américains lors de concerts (Dexter Gordon, Ben Webster, etc.)
Eje Thelin était déjà bien connu avant cet album, et avait enregistré plusieurs disques sous son nom. Celui-ci est le premier avec cette configuration, et s'est vu décerner un Golden Record Award par le vénérable magazine de jazz suédois Orkester Journalen.

There Is Something Rotten in Denmark (*****). Le titre est une référence non-explicitée au Hamlet de Shakespeare (décidément, les Suédois semblent avoir une dent envers le Danemark : Ragnarök, eux, voulaient fuir Copenhague !). Dès le début de l'album, Thelin se distingue par un jeu très free (il a souvent été noté pour son utilisation des "sheets of sound" coltraniennes, ces superpositions d'arpèges jouées en cascades d'une énergie incroyable), rythmiquement dense, avec quand même quelques relents bop dans le phrasé. Son son est très feutré, et si on n'aime le trombone que cuivré, on passera son chemin. Après une intro-solo de Thelin, soutenu par la batterie, le reste du groupe déboule à fond la caisse. Svensson au piano s'en donne à coeur joie et, quand le morceau fait une pause, nous montre bien sa formation classique, mais sans oublier le groove sur le chorus qui s'ensuit. Thelin revient pour une sorte de thème improvisé. Du free oui, mais du free très abordable.

Yorkshire Grey (*****), une compo de John Surman, un ami de Thelin, est loin de l'atmosphère morose que le titre semble suggérer. Un très court "thème" lance un très long solo de batterie, qui constitue l'essentiel du morceau et parvient à intéresser, avec plusieurs mouvements et ambiances. Puis le groupe revient pour un autre très court thème, qui n'a rien à voir avec le premier. On se croit un peu chez Gary Burton/Steve Swallow.

Little Green Men (******) est un morceau plus complexe, qui débute avec Raberg à la basse électrique dans un esprit groove à la Pastorius, avec harmoniques et toute la panoplie. On enchaîne avec un long passage modal, qui ne serait pas sans rappeler du Miles Davis, si ce n'était le jeu de Svensson. Thelin montre sa capacité à former de belles phrases assez touchantes. L'air de rien, l'ostinato de basse se muscle, et la sauce monte petit à petit, avant de créer un gros appel d'air où s'engouffre Svensson, qui nous fait à nouveau profiter de ses acrobaties Satie-esques, et se glisse dans un motif syncopé bien groovy, qui n'est pas dénué d'un petit côté trad. Les autres, jaloux, le rejoignent (super basse !), avant de se retrouver sur un thème provisoire bien dissonant, qui à son tour se mue en une résolution toute de douceur. Bravo, les gars !!! Quelle agilité !

Time (******) débute la face suivante, avec un long et mortel passage au piano électrique. Le jeu, à nouveau fortement influencé par le classique, ainsi que les associations d'idées ne manquent pas d'évoquer Keith Jarrett. Thelin entre pour un long chorus et prouve sa science consommée du rythme. Tout à coup, sans crier gare, sur un bref appel de trombone, le morceau s'enflamme. Raberg sort de sa torpeur et Svensson à mis une wah wah SUR SON CLAVIER !!! Holy shit, Batman! Le réveil est de courte durée, et tout le monde revient bien vite à ses jolis moutons soyeux. Le "single" de l'album (?!!?), sans aucun doute...

Polyglot/Sixtynine/Capricorn (***) est un morceau en trois parties pas forcément TRES distinctes, mais qui pourrait s'enchaîner avec le suivant. Polyglot sera d'ailleurs le titre d'un des albums de Thelin postérieurs (Caprice, 1981). Le morceau commence de manière assez conventionnelle, voire même un peu rasoir. L'appel qui lance le chorus de piano est lui par contre saisissant et bienvenu. On est là dans le free le plus total, mais ce n'est pas inconfortable pour autant. Thelin vient mettre son grain de sel. Le thème de fin, Capricorn, qui de par son titre ancre d'ailleurs bien le morceau dans le free jazz et sa fascination pour l'astrologie, est bien vu.

Solo V/Capricorn (******). Excellentisssssssime solo de trombone, où Thelin expérimente sur les sonorités, évoquant tour à tour une congrégation de lamas tibétains ("quand Thelin pas content, lui toujours faire ainsi") ou une tondeuse à gazon en pleine crise de blues, et joue même de petits "accords" de deux notes en même temps, qui ponctuent le côté assez lâche du solo et lui donne une bonne touche funky. Nouvelle attaque de Capricorn, et s'en va... On applaudit, Messieurs, Dames !!!

CONCLUSION

Un très bon disque, intelligent et virtuose. Même si l'ensemble peut sembler parfois assez froid, on ne peut que se laisser emballer pour peu qu'on écoute VRAIMENT, car il se passe vraiment plein de choses. En "musique de fond", cet album serait tout bonnement insupportable (sauf Time, peut-être, et encore...). C'est un 5/6 !

A écouter aussi :

Raberg/Svensson/Lowe - Tractus, Amigo, 1976
Mangelsdorff/Dauner/Gomez/Jones -
A Jazz Tune I Hope, MPS, 1978

LA CRITIQUE DE MR.V

There Is Something Rotten in Denmark (*****) morceau avec un début trombone qui rentre bien dans le lard suivit d'un piano bien inspiré.....,ça commence bien!

Yorkshire Grey (*****) après une courte intro : solo de batterie! fallait oser!et ça repart avec du rhodes et toute la smala, moi je ne me suis pas emmerdé.

Little Green Men (******) voici sans nul doute le meilleur titre de l'album avec une intro basse bien grasse faisant sonner les harmoniques et nous propulsant tranquillement vers un autre horizon trés spiritual jazz , ce morceau à lui seul mérite qu'on ce hâte de partir à sa quête!piano toujours hyper inspiré avec un putain groove de basse!! fin avec respiration du trombone : mortel.

Time (******) tout ce déroule pour le mieux , le rhodes est parfait et on s'installe bien tranquille dans ce beau morceau mais tout d'un coup un groove d'enfer viens me sortir de ma rêverie ; c'est tout bon

Polyglot/Sixtynine/Capricorn (*****) morceau un peu four- tout mais bien exécuté .

Solo V/Capricorn (******) yeah! voila tout ce qu'on peu faire avec un trombone, la classe!

CONCLUSION 

Un bon 6/6 et voilà !

dimanche 11 avril 2010

En train de mijoter...

Dans la marmite de Monsieur O., il y a :














The Eje Thelin Group - S/T, Caprice, 1975
(puisque le Suédois semble être de saison, autant en profiter...)














pour ma part c'est King Crimson - lark's tongues in aspic (1970)