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The Gary Burton Quartet - Portsmouth Figurations
The Gary Burton Quartet, Duster, RCA Victor, 1967
Le groupe:
Gary Burton (né en 1943 à Anderson, Indiana) - Vibraphone
Larry Coryell - Guitare
Steve Swallow - Contrebasse
Roy Haynes - Batterie
Enregistré au RCA Victor's Studio B, New York, du 18 au 20 avril 1967
FACE A
A1. Ballet (Gibbs) 4:55
A2. Sweet Rain (Gibbs) 4:23
A3. Portsmouth Figurations (Swallow) 2:56
A4. General Mojo's Well Laid Plan (Swallow) 4:57
FACE B
B1. One, Two, 1-2-3-4 (Coryell - Burton) 5:55
B2. Sing Me Softly of the Blues (Bley) 4:02
B3. Liturgy (Gibbs) 3:24
B4. Response (Burton) 2:10
LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.
Bon. Le côté novateur de cet album a été suffisamment décrit ailleurs pour qu'on ait besoin de s'étendre sur le sujet ici. Un bref rappel tout de même pour mettre un peu tout cela en perspective : Miles Davis - proclamé "inventeur" du jazz-fusion - devait attendre encore trois ans avec la sortie fracassante de Bitches Brew quand nos quatre jeunes loups (29 ans de moyenne d'âge, 25 sans le "vétéran" Roy Haynes !) décident de révolutionner une énième fois le jazz en lousdé, l'air de rien, ni-vu-ni-connu-j't'embrouille (la pochette - superbe - était-elle malgré tout conçue comme une métaphore ?). Ceci dit, la particularité de cet album est que le vent qui y souffle n'est pas celui du funk (genre auquel est souvent tacitement associée la fusion), mais plutôt une bonne brise bien rock. Une manière de jazz blanc, en caricaturant beaucoup, loin des chorus sans fin qui font le fond de commerce ordinaire des jazzmen extraordinaires (et des autres, malheureusement!). D'ailleurs, le disque n'atteint pas 35 minutes pour 8 morceaux !
On retrouve cette influence, notamment sur les convulsions arythmiques des thèmes de Ballet et One, Two... L'énergie déstructurée de One, Two... (et avec quelques larsens en prime, s'il vous plaît !) est d'ailleurs particulièrement emblématique et signe en quelque sorte l'acte de naissance de cette nouvelle donne musicale.
A ce titre, l'apport de Larry Coryell est essentiel, avec un jeu d'une versatilité remarquable . Alors que celui-ci est assez fortement tourné vers le blues, voire le rhythm'n'blues sur Ballet, Sing me Softly... et General Mojo (il sonne même parfois presque "Nashville" sur ce dernier !), sur Sweet Rain, on lui trouvera en revanche peut-être un penchant pour les accents d'une infinie tristesse propres à Django Reinhardt (il participera a plusieurs hommages par la suite, notamment avec Grappelli himself).
Le style en cascade, hyperactif, inventif et au goût assez sûr du jeune Gary Burton est déjà bien affirmé, et si le vibraphone, instrument vorace par nature, a tendance a tirer la couverture à lui, il n'en abuse pas, ce qui est tout à son honneur.
Steve Swallow, qui se montre déjà à son avantage dans la composition à tendance humoristique (General Mojo...) n'avait pas encore trouvé sa future voie/voix électrique, et sévit ici à la contrebasse. Nous n'avons pas encore le droit à ses chorus aux mélodies incandescentes, mais on trouve déjà bien les embryons de ces phrasés bondissants, avec sa diction saccadée et sa précision si caractéristiques qui feront de lui un des meilleurs bassistes de tous les temps, amen.
Roy Haynes démontre sa grande classe (formidable solo sur Portsmouth !), tout en restant d'une discrétion... discrète (?!!?), malgré son pedigree (Monk, Sonny Rollins, Eric Dolphy, Stan Getz, Coltrane, Chick Corea, Kenny Barron, etc., excusez du peu...)
CONCLUSION
6/6. Duster a l'énergie et le génie de la jeunesse, et tape dans toutes les directions pour mon plus grand plaisir, en faisant mouche presque à tous les coups. Ce qui est remarquable tout de même ici, outre l'intense créativité (on oubliera que le thème de Liturgy fait quand même pas mal penser à I Fall in Love Too Easily de Cahn & Styne), la performance instrumentale individuelle indéniable et le jeu de groupe, est que l'interprétation fait toujours la part belle à l'émotion. Une belle leçon de maturité pour un genre qui apprenait alors tout juste à parler ! C'est aussi un disque qui d'une certaine manière scelle la grande complicité d'une bande qui se retrouvera de nombreuses fois par la suite (Carla Bley apporte d'ailleurs déjà sa touche - mauvais de jeu de mots - avec Sing Me Softly of the Blues : comme quoi, on peut s'appeler Carla et être une vraie musicienne...)
1. Ballet (*****)
2. Sweet Rain (******)
3. Portsmouth Figurations (******)
4. General Mojo's Well Laid Plan (******)
5. One, Two, 1-2-3-4 (****)
6. Sing Me Softly of the Blues (******)
7. Liturgy (*****)
8. Response (******)
A écouter également :
The Gary Burton Quartet - Lofty Fake Anagram, RCA, 1967
The Gary Burton Quartet - A Genuine Tong Funeral, RCA, 1968 - Merci pour le cadeau, M. V.
Carla Bley & Paul Haines - Escalator Over the Hill, ECM, 1971
Burton/Metheny/Swallow/Sanchez - Quartet Live, Concord Jazz, 2009 - un disque divin avec un Pat Metheny diabolique ! A posséder ab-so-lu-ment !
On retrouve cette influence, notamment sur les convulsions arythmiques des thèmes de Ballet et One, Two... L'énergie déstructurée de One, Two... (et avec quelques larsens en prime, s'il vous plaît !) est d'ailleurs particulièrement emblématique et signe en quelque sorte l'acte de naissance de cette nouvelle donne musicale.
A ce titre, l'apport de Larry Coryell est essentiel, avec un jeu d'une versatilité remarquable . Alors que celui-ci est assez fortement tourné vers le blues, voire le rhythm'n'blues sur Ballet, Sing me Softly... et General Mojo (il sonne même parfois presque "Nashville" sur ce dernier !), sur Sweet Rain, on lui trouvera en revanche peut-être un penchant pour les accents d'une infinie tristesse propres à Django Reinhardt (il participera a plusieurs hommages par la suite, notamment avec Grappelli himself).
Le style en cascade, hyperactif, inventif et au goût assez sûr du jeune Gary Burton est déjà bien affirmé, et si le vibraphone, instrument vorace par nature, a tendance a tirer la couverture à lui, il n'en abuse pas, ce qui est tout à son honneur.
Steve Swallow, qui se montre déjà à son avantage dans la composition à tendance humoristique (General Mojo...) n'avait pas encore trouvé sa future voie/voix électrique, et sévit ici à la contrebasse. Nous n'avons pas encore le droit à ses chorus aux mélodies incandescentes, mais on trouve déjà bien les embryons de ces phrasés bondissants, avec sa diction saccadée et sa précision si caractéristiques qui feront de lui un des meilleurs bassistes de tous les temps, amen.
Roy Haynes démontre sa grande classe (formidable solo sur Portsmouth !), tout en restant d'une discrétion... discrète (?!!?), malgré son pedigree (Monk, Sonny Rollins, Eric Dolphy, Stan Getz, Coltrane, Chick Corea, Kenny Barron, etc., excusez du peu...)
CONCLUSION
6/6. Duster a l'énergie et le génie de la jeunesse, et tape dans toutes les directions pour mon plus grand plaisir, en faisant mouche presque à tous les coups. Ce qui est remarquable tout de même ici, outre l'intense créativité (on oubliera que le thème de Liturgy fait quand même pas mal penser à I Fall in Love Too Easily de Cahn & Styne), la performance instrumentale individuelle indéniable et le jeu de groupe, est que l'interprétation fait toujours la part belle à l'émotion. Une belle leçon de maturité pour un genre qui apprenait alors tout juste à parler ! C'est aussi un disque qui d'une certaine manière scelle la grande complicité d'une bande qui se retrouvera de nombreuses fois par la suite (Carla Bley apporte d'ailleurs déjà sa touche - mauvais de jeu de mots - avec Sing Me Softly of the Blues : comme quoi, on peut s'appeler Carla et être une vraie musicienne...)
1. Ballet (*****)
2. Sweet Rain (******)
3. Portsmouth Figurations (******)
4. General Mojo's Well Laid Plan (******)
5. One, Two, 1-2-3-4 (****)
6. Sing Me Softly of the Blues (******)
7. Liturgy (*****)
8. Response (******)
A écouter également :
The Gary Burton Quartet - Lofty Fake Anagram, RCA, 1967
The Gary Burton Quartet - A Genuine Tong Funeral, RCA, 1968 - Merci pour le cadeau, M. V.
Carla Bley & Paul Haines - Escalator Over the Hill, ECM, 1971
Burton/Metheny/Swallow/Sanchez - Quartet Live, Concord Jazz, 2009 - un disque divin avec un Pat Metheny diabolique ! A posséder ab-so-lu-ment !
CRITIQUE DE MR.V
Un quartet de rêve avec la douceur de Gary Burton ,la folie de Larry Corryell ,l'intelligence de Steve Swallow et la précision de Roy Haynes.
Ballet (****) un jazz blues bien classe.
Sweet Rain (*****) beau morceau fait de velour.
Portsmouth Figurations (******) avec une gamme à l'endroit et une gamme à l'envers nous voilà avec un bien beau tricot!
General Mojo's Well Laid Plan (*****) marrant, avec ce 1/3 final à la gratte sèche ,un peu hésitante sur le solo de contrebasse.
One, Two, 1-2-3-4 (******) diabotien de Gary , petit fourbe de Larry , galopin de Steve , gredin de Roy !!!
Sing Me Softly of the Blues (******) titre en parfaite adéquation avec son titre.
Liturgy (****) sautillant.
Response (******) un beau morceau à écouter pluie tombante dans son canapé avec le bouquin qu'on aime à relire.
CONCLUSION
C'est un 5/6 pour ce chouette album
A ECOUTER
Gary Butron - throb (atlantic 1969)
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