Peinture par Lénaïg

BIENVENUE SUR GOLGA IN A SWIRL

Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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samedi 27 février 2010

Et la suite ?














La suite ? Et bien, Mr. O propose Björn J:son Lindh - Ramadan, Metronome, 1971. Et vous, Mr. V., qu'en dites-vous ?



La suite ? Et bien, Mr.V propose Kenny Clark & Francy Boland big band!!! - off limit (polydor 1971)

ps: je suis bien évidement enchanté par votre délicieuse proposition Mr.O!

lundi 15 février 2010

THE GREATEST SHOW ON EARTH - THE GOING'S EASY





Greatest show on earth (naissance et mort en 1970 en Angleterre)

"The going's easy" (harvest SHVL) 1970

Side 1 : track 1 : Borderline (9.20)
track 2 : Magic woman touch (5.14)
track 3 : Storytimes & nursery rhymes (4.53)

Side 2 : track 1 : The leader (5.45)
track 2 : Love magnet (9.28)
track 3 : Tell the story (4.31)

ZICOS :

-Colin Horton-Jennings ( lead vocals, flute , acoustic guitar , bongos) (pré Taggett , Streetwalkers)
-Garth Watt-Roy (vocals, lead guitars) (pré Fuzzy duck , East of eden & Marmalade)
-Norman Watt-Roy (vocals, bass) (pré Glencoe , loving awareness & Ian Dury)
-Mick Deacon (organ,piano) (pré Vinegar joe , Dart)
-Ron Prudence (drums,congas)
-Dick Hanson (trompet, flugel horn , percussions) (pré Graham Parker)
-Tex Phillpotts (tenor & alto sax , percussions)
-Ian Aitchison (tenor & baritone sax , percussions)

pochette : Hipgnosis

CRITIQUE DE MR.V

J' écoute cet album depuis plus de 20 ans , il fait donc parti des disques clefs qui ont contribué à ma construction musicale dans son ensemble.Comment rester objectif face à tant de souvenirs....! la musique , et rien d'autre! ok.
Donc bilan d' après 20 ans!

"Borderline" intro guitare butoire avec effets stereo typique psych/prog , suivie de tout un arsenal de percus! lorsqu'arrive le chant rocailleux quasi bluesy et que le morceau semble s'installer un peu, le train se remet en marche de plus bel! A l'issue finale de cette énième redécouverte j'ai toujours la même impression d' être passé dans la machine à laver : 9.20 décoiffante!
"Magic woman touch" p'tit morceau cool dans la veine "America" bref pas mal.. mais rien qui pète.
"Storytimes & nursery rhymes" un brass rock'prog bien mis qui glisse encore agréablement dans mes psychoreilles de progophile!
"The leader" encore un rock/prog plein de changements avec piano saloon en sus et bonne gouaille du chanteur.
"Love magnet" avec ce titre il me revient à l'esprit des souvenirs émus de "Cressida" de "Gravy train"et de "Gracious" 1969...1973 période d'or pour le prog d'où qu'il vienne et sources d'inspirations perpetuelles.
"Tell the story" un strong blues/rock avec une approche trés "Peter Green" dans la voix. Titre qui aurait pu être un peu plus court ,les "keep on" s'éternisent et désservent le morceau à mon avis.


CONCLUSION

Un super groupe éphémère (2 albums uniques la même année) qui pourrait bien faire mouche dans 20 ans!

"Borderline" (******)
"Magic woman touch" (***)
"Storytimes & nursery rhymes"(*****)
"The leader"(*****)
"Love magnet"(*****)
"Tell the story"(****)

C'est un 5/6 mon p'tit gars


A écouter :

Horizons (*****)(1970)

LA CRITIQUE DE Mr. O

Bon, tout ceci me rend un peu perplexe, je ne connais rien au prog. Et là, je vais faire hurler Mr. V., mais au début, la référence qui m'est venue à l'esprit est Chicago pour le côté gros rock cuivré. Je me lance quand même :


Borderline (****): un morceau protéiforme, avec une guitare qui me rappelle Richie Blackmore, mais aussi des claviers à la Jon Lord. On saupoudre le tout de congas et de cuivres, et on obtient un bon mélange, un peu foutraque, mais qui envoie bien. Les plans utilisés sont usés jusqu'à la corde, mais c'est joué efficacement. Quand le chant arrive, gros appel d'air bien bluesy. Je regrette le manque d'unité du morceau, mais en même temps, c'est tellement carré, qu'on ne peut malheureusement pas plaider l'improvisation.

Magic Touch Woman : un supplice. Des voix têtes-à-claques sur une mélodie cucul et parfaitement inintéressante. On se prend à imaginer des Beach Boys complètement ivres sur une plage mazoutée du Kazakhstan. Puis, quand la musique s'emballe, ça devient franchement consternant. La guitare delay avec la fréquence réglée à fond ne ressemble à rien et le piano honky-tonk est une lamentable horreur d'un mauvais goût à donner des envies de meurtre au Dalaï Lama lui-même. A oublier. Très vite.

Story Times and Nursery Rhymes : J'espérais me remonter le moral avec le morceau suivant, mais là aussi, c'est raté. Entre un nouvel assaut d'harmonies vocales beatlesiennes, une voix lead hardo-grandguignolesque, et un immonde passage avec roulements de batterie d'inspiration militaire, ma bonne volonté défaille. A 3:40, c'est l'apothéose, avec choeurs planplans et tout le toutime. Un moment, je crois que c'est ma grand-mère qui est à la batterie. Là, on frôle le crime contre l'humanité.

The Leader (***) : Là, ça commence plutôt bien, même si ça ne fait pas dans la dentelle. La partie shuffle enlève bien le tout, et les cuivres font monter la sauce agréablement. Par contre, il faut vraiment shooter le faux pianiste honky-tonk qui a un son de synthé vraiment tout glauque.

Love Magnet (*****) : L'intro un peu longuette laisse place à un passage à l'orgue, du plus bel effet, sur lequel se greffe une belle guitare pour des riffs en retenue. Des petits cuivres un peu pervers se faufilent en lousdé, et ouvrent sur un espace cuivres / percussions assez enjoué. Puis on boucle la boucle avec les nappes de flûtes "El Condor Pasa meets Philippe le Bel". Une affaire rondement menée.

Tell the Story : Une ligne de basse bien accrocheuse pour débuter ce morceau, avant que les voix (avec des choeurs presque disco, si, si) ne s'en mêlent à nouveau. Je n'arrive pas à savoir si c'est du second degré, comme une parodie de musique noire, mais je crains que non... Alors quand Joe le piano revient en selle, j'hésite entre rire nerveux, et pleurs atterrés. Et tout le morceau est comme ça...

Mountain Song (pour la version CD uniquement) : Les ménestrels reviennent avec leur flûtiau à trois sous pour accompagner nos maintenant familiers choeurs pseudo-Beatles ultra-réverbérés. Petits accords de lutins aux claviers (tiens, ma grand-mère est passée au Bontempi !)... Oups, je viens de vomir mon p'tit déj'...

Pur conclure, c'est un 2/6 grace à Borderline et Love Magnet. Désolé, copain V., j'ai vraiment essayé tu sais...



ETHNIC HERITAGE ENSEMBLE - THREE GENTLEMEN FROM CHIKAGO














Ethnic Heritage Ensemble - The Seeker

Moers Music, 1981

Kahil El'Zabar - percussions
Edward Wilkerson - Sax alto et tenor, flûte, clarinette
"Light" Henry Huff - Sax Alto, tenor et baryton, clarinette basse

FACE A
A1. The Seeker - 11:01
B2. A Serious Pun - 9:40
FACE B
B1. Moving of Seasons - 9:55
B2. Brother Malcolm - 11:00

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O !!! (roulements de tambours...)

Premier opus de Ethnic Heritage Ensemble, qui sévit toujours aujourd'hui, avec une douzaine d'albums à son actif sur différents labels, j'ai acheté ce vinyl sur les conseils du vendeur à une foire aux disques, intrigué par la composition atypique du groupe, ainsi que par leur nom qui fleure bon les communautés éducatives musicales et/ou militantes des quartiers noirs des années 70 (cf. Har-You Percussion Group, le Artistic Heritage Ensemble de Philip Cohran, le Pan-Afrikan Peoples Arkestra de Horace Tapscott, etc.). Le "K" de Chikago, le titre de la dernière piste (Brother Malcolm) et le nom africanisant de Kahil El'Zabar suggérant également le Black Power. Voici donc un bon disque de free jazz modal afrocentrique sur le label allemand Moers Music, où les percussions ont le beau rôle.

The Seeker (******) est une pièce superbement aérée et hypnotique, rythmée par un ostinato très africain au sanza (piano à pouces). Son superbe et envoûtant, onirique. Le thème est exposé avec un soprano écorché au son justement assez ethnique, mais aussi Coltranien, avec beaucoup de grain, tandis qu'en toile de fond, un tissu évocateur de percussions et flûte pose un décor de brousse au lever du soleil. Après quelques circonvolutions du plus bel effet, le saxophone se fait plus doux, et enchaîne de très belles phrases, comme des petites comptines avant d'évoluer à nouveau. On ne s'ennuie jamais, tout ceci est joué avec beaucoup de goût et d'expressivité. Puis doucement monte un petit motif entêtant à l'espièglerie enfantine joué par l'autre sax qui force son camarade à poser de belles nappes contemplatives. Le morceau s'enfuit enfin sur le sanza seul, dans le silence retrouvé.
"Mais tu es fou, monsieur O, que t'arrive-t-il ?" "Aaargh, bon sang !!! Si je pouvais donner 7 étoiles... ou même DIX !!!"

A Serious Pun (****) est comme son nom peut l'indiquer, une facétie à la Mingus (mais sans basse !), avec là aussi des saxophones enjoués et très humains, qui se chamaillent sur une nouvelle toile de percussions fourmillantes tressée par Kahil El'Zabar. C'est clairement l'expressivité qui est visée ici, et non la mélodie, mais l'énergie qui se dégage de l'ensemble est contagieuse. A déconseiller tout de même à ceux que les dissonances frénétiques rendent épileptiques...

Dès l'entrée, Moving of Seasons (******) pose comme dans The Seeker un motif qui sera le fil d'Ariane de tout le morceau. Wilkerson met beaucoup d'air dans son jeu, et le mariage boisé des deux clarinettes est fantastique. Gong, cymbales et autres percussions métalliques viennent ponctuer le tout avec beaucoup de mysticisme alors que les deux clarinettes batifolent dans des méandres sonores parfois peu orthodoxes. Je suis même certain d'avoir entendu un bref clin d'oeil à Take Five (?!!!?). Le leitmotiv reprend, mais accentué différemment, transformé, assagi, alors qu'une flûte se mêle à la partie. Tout le monde finit ensemble dans un même souffle.

Brother Malcolm (*****), la dernière plage est là encore articulée autour d'un motif commun martelé au tambour et aux saxophones à l'unisson, sur lequel se pose les solos de sax. L'ambiance ici est toutefois plus conquérante. Le tenor avoue son héritage coltranien avec même une courte phrase carrément empruntée au Love Supreme du maître. Au bout de sept minutes de la même eau, le percussionniste se révolte et nous gratifie d'un passage survitaminé au tambour. Les deux comparses aux anches reviennent alors à l'attaque avec le motif principal, joué bien mordant, bien staccato, et cédant enfin la place aux voix qui scandent sur le même air le mantra "Brother Malcolm", dans la plus pure veine du jazz noir militant.

CONCLUSION (6/6)

L'album n'est pas tout à fait parfait, notamment à cause du côté répétitif des procédés employés d'un morceau à l'autre (la répétition, justement), mais Ethnic Heritage Ensemble exprime avec Three Gentlemen une vraie diversité d'émotions, et une sorte d'album total, où chacun s'engage à 100%, un peu comme ce que disait Elvin Jones à propos de Coltrane : "You gotta be willin' to die with the motherfucker", ici dans un registre moins épique, ceci dit...
Quoi qu'il en soit, une des qualités de Ethnic Heritage Ensemble est qu'il ne trompe pas sur la marchandise : ici, on joue vraiment ensemble, avec une grande disponibilité et beaucoup d'ouverture d'esprit et de liberté, qualité facilitée il est vrai par le petit format du groupe et l'absence de base rythmique basse/batterie. Cette philosophie est soulignée par la très belle idée de faire s'achever l'album sur des voix, comme un prolongement et un point d'orgue à ce que tout le disque n'a cessé de mettre en évidence : la palette des mille nuances de sensations et sentiments que les instruments peuvent exprimer. Un disque d'un humanisme jusqu'au-boutiste, en somme... (hum... hum...)
D'ailleurs, je viens de me rendre compte que je n'ai même pas parlé de la technique des musiciens. Si c'est pas un signe, ça...

A écouter aussi :

Je n'ai pas encore tenté d'autres albums de ce groupe qui est, j'avoue, une découverte récente, mais notre aimable lecteur pourra écouter avec profit :

Old and New Dreams - Old and New Dreams, ECM, 1979, ECM1154
Old and New Dreams - Playing, ECM, 1981
, ECM1-1205
Kuumba/Toudie Heath - Kawaida, Trip Jazz, 1969, TLP-5032


CRITIQUE DE MR.V

J'étais là quand cette petite crapule de Monsieur O s'est offert cette petite pépite d'african-jazz !
Jalousie? non je suis bien content de voire que la Musique continue d'exister à travers quelques oreilles affutées jamais rassasiées de découvertes.

"the seeker" titre épuré, sans trucage et simplement beau.
"a serious pun" attention vous allez entrer dans la ruche! et les abeilles sont énervées , normal il y a des frelons qui veulent squater! diable prends garde à leur dare ! moi j'm'en fou j'suis vacciné depuis l'temps!
"moving of season" à écouter seul dans un désert face au soleil rouge avant de devenir fou!
"brother Malcolm" la black panther rode "fière de sa négritude", son rythme cardiaque s'accélère à mesure que le morceau avance, puis se calme et s'éteint dans un dernier souffle "brother Malcolm".

CONCLUSION

Rangez votre Biactol car l'AACM n'est pas une maladie de peau!
Un beau disque pour les habitués du genre, les autres passerons leur chemin en se bouchant les oreilles!

"the seeker"(*****)
"a serious pun" (****)
"moving of season" (****)
"brother Malcolm" (*****)

Donc c'est un 5/6


A écouter :

Art ensemble of chicago - go home (1970)
Pharoah Sanders - village of the Phaorahs (1973)

samedi 6 février 2010

A venir...














Le choix de Monsieur O s'est porté sur :

Ethnic Heritage Ensemble, Three Gentlemen from Chikago, Moers Music, 1981

Le choix de Mr.V s'est porté sur :



Greatest show on earth " the going's easy " (harvest) (1970)

mercredi 3 février 2010

DAVE HOLLAND QUINTET - POINTS OF VIEW














Dave Holland Quintet - Bedouin Trail

Dave Holland (né en Angleterre en 1946)

ECM, 1998

Robin Eubanks - Trombone
Steve Wilson - Saxophones soprano & alto
Steve Nelson - Vibraphone & marimba
Billy Kilson - Batterie
Dave Holland - Contrebasse

1. The Balance ( D. Holland) 9:18
2. Mr B. (D. Holland) 10:54
3. Bedouin Trail (D. Holland) 8:48
4. Metamorphos (R. Eubanks) 8:23
5. Ario (D. Holland) 10:17
6. Herbaceous (D. Holland) 9:40
7. The Benevolent One (S. Wilson) 6:59
8. Serenade (S. Nelson) 6:49

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O

Excellent album, bénéficiant d'un son superbe et soigné, bien qu'un peu froid (ECM, cqfd), à l'image de la pochette. Tout le monde y va de sa composition, mais l'ensemble reste très homogène : un jazz atmosphérique à forte puissance évocatrice, qui prend son temps, mais ne s'interdit pas un peu de sueur de temps à autre. La présence de Steve Nelson aux vibraphone et marimba est pour beaucoup dans la couleur des morceaux, et l'association trombone-sax est exploitée à fond avec des arrangements toujours très recherchés harmoniquement, et jamais paresseux, qui prouvent une fois de plus l'art consommé de l'arrangement de Holland, encore plus manifeste dans ses albums pour grosses formations (cf. écoutes recommandées). On se prend parfois à penser aux interventions semi-humoristiques "tongue-in-cheek" de Carla Bley (les riffs sur Mr. B. , notamment). Le duo vogue de nappes dentelée d'une finesse extrême (Bedouin Trail, The Benevolent One) en pêches mordantes (Metamorphos).
Du coup, Holland-bassiste reste un peu en retrait au profit de Holland-compositeur, bien qu'il ne se prive pas d'envoyer parfois le bisteck (fantastique intro "soulful" sur Metamorphos).
Les musiciens sont tous excellents et l'album est ponctué de moments de grâce (le solo de trombone sur Ario, la fin du chorus de sax sur Mr. B., ...)
Ceci dit, le joyau du disque reste pour moi Bedouin Trail, sorte de marche animale un peu solennelle : le morceau débute par un appel lancé par le trombone dans un silence total, dont le solo nous amène en douceur vers le thème en harmonie avec le sax (à pleurer !!!). Le reste est de la même eau, mais jugez par vous-même.
A noter également : Serenade, tranquille morceau au marimba qui fait rêver à une douce soirée antillaise face à la mer, pour clore l'album avec sérénité et plénitude.
Mention spéciale à Billy Kilson qui travaille infatigablement à relancer, ponctuer, souligner, surprendre, avec beaucoup d'abnégation et sans jamais être lourd : fabuleux.

En résumé, c'est un 6/6

01. The Balance (******)
02. Mr. B. (******)
03. Bedouin Trail (******)
04. Metamorphos (*****)
05. Ario (******)
06. Herbaceous (*****)
07. The Benevolent One (*****)
08. Serenade (******)

A écouter aussi :

Dave Holland Quintet - Prime Directive, ECM, 1999
Dave Holland Big Band - What Goes Around, ECM, 2002
Julien Lourau - Groove Gang, Label Bleu, 1995

LA CRITIQUE DE MR.V

Il est 5H30 du mat' , les poubelles sont à mettre dehors et les chiens, pendant que je cherche les clefs pour les faire sortir, se mettent à pisser à l'intérieur! Enervé...plus question d'aller se recoucher ,je prends les casques pour me mettre Dave Holland " point of view " (ECM 1663);bassiste/contrebassiste/compositeur qui perdure depuis 1971 chez ECM avec 2 escapades chez Improvising artists ,sans fausse note! Allons-y et voyons ou il en est après toutes ces années le père Holland !
5H30 du mat' j'ai des frissons. " the balance " avec son ouverture basse/sax/trombone rapidement rejoints par le vibraphone et la batterie dans une douceur exquise ; puis le thème arrive , bien solide , la mayo a déjà pris et je me laisse prendre moi aussi , batteur percutant et thème final me faisant oublier l'épisode des chiens qui eux se sont recouchés paisiblement.
" Mr.B " walking de contrebasse , sax en volute , nappe de vibra en appui; bref,un jazz propre sur lui!
" Bebouin trail " une ouverture trombone qui se glisse " like a jungle cat " dans cet univers musical d' une douce volupté ECMiéne . J'adore!
"metamorphos " titre bien exécuté avec des saccades de caisse claire qui me font sortir de mon voyage chez les bédouins.
" Ario " super titre avec une progression batterie survoltée et thème lent : magnificus vibraphonus finalus!
" Herbaceous " sur ce titre Steve Nelson montre à Dave Holland qu'il sait bien en jouer du vibra , du coup tout le monde veut lui montrer que: eux aussi ils assurent! Dave leur répond "ok les gars ,vous buttez tous grave , mais écoutez donc ça! "... solo de contrebasse mortel, batteur vexé qui explose et balance tout; réunion finale , tout le monde il est content car tout le monde il joue super bien!
" the benevolent one " mon morceau préféré , celui qui me rapproche le plus de mon amour inconditionnel pour ECM , j'aime à 100% cette douceur sonore qui vous porte dans les nuages et vous lave de tout.
" Serenade " humour peut-être ! dommage de terminer ainsi ; mais ça n'engage que moi!

CONCLUSION

Un album qui mérite une écoute au calme et avec casque dans votre fauteuil à vous rien qu'à vous!
the balance (******)
Mr.B (*****)
Bedouin trail (******)
metamorphos (****)
Ario (*****)
Herbaceous (*****)
The benevolent one (******)
Serenade (***)

C'est un 5/6 Monsieur!

A écouter aussi de toute urgence!!!!

Conférence of the birds (******) (1973)
Gateway (******) (1975) (John Abercrombie)
Gateway 2 (******) (1977) (John Abercrombie)
Emerald tears (*****) (1977)
Life cycle (*****) (1982) (seul à la contrebasse)


lundi 1 février 2010

KAZUMI WATANABE - ENDLESS WAY














Kazumi Watanabe - The Second Wind

Kazumi Watanabe (né à Tokyo en 1953)

"Endless way" (columbia/better days) 1975

Side 1 : track 1 : on the horizon (14.15)
track2 : sadness (5.16)
Side 2 : track1 : endless way (11.35)
track2 : the second wind (10.40)

ZICOS :

- Kazumi Watanabe (guitare , compositeur)
- Nobuyoshi Ino (basse)
- Arihide Kurata (batterie)
- Shigeharu Mukai (trombone)
- Hidefumi Toki (sax soprano)

CRITIQUE DE MONSIEUR V

Dès "on the horizon" le ton est donné! voici un pur bon disque de jazz fusion ou tout le monde joue mortellement bien;
Avec "sadness" on se repose un peu de nos émotions avec une pointe de déception , c'est le temps faible de l'album ce qui n'enlève rien à la qualité du morceau.
Ensuite il y a "endless way" ! Oh dieu du groove que fais-tu de moi avec cette ligne basse et cette guitare saignante!Même Balladur ne pourrait résister et taperait du pied dans ses charentaises! c'est dire si c'est bien!!!
Enfin pour en finir et achever la bête il y a le magnifique "second wind"; soprano libérateur , basse soutenue , batterie en phase, bref, un équilibre parfait!

conclusion : c'est un 6 étoiles monsieur! (6/6)

Discographie sélective :

1971 - infinite (****)
1974 - monday blues (*****)
1975 - endless way (******)
1976 - milky shades(******)
1977 - lonesome cat (***)
1978 - olive's step (***)

CRITIQUE DE MONSIEUR O

On the Horizon (*****)

Super son.

La contrebasse est bien "grinçante" et grasse comme j'aime. Ca sent (et envoie) le bois. Le thème est bien plaisant avec un trombone qui assure tranquillement, puis enchaîne sur un excellentissime chorus qui fait bien monter la sauce. Petite réserve sur l'effet sur la guitare en rythmique, mais bon : époque et genre oblige... On retrouve d'ailleurs cette tendance dans le choix du soprano, qui prend le chorus suivant, chorus qui débute un peu mou de la cuisse surtout après ce que le trombone a donné mais termine bien pêchu avec un jeu super rythmique.
Rien à dire en revanche sur le chorus de guitare avec pour le coup un super son légèrement distordu. Là aussi le principe est le même : un début en finesse avec de belles phrases bien coulantes, puis Watanabe monte en intensité avec un jeu plus expressif mélangeant effets rythmiques et gargouillis du plus bel effet. Nouvelle exposition du thème. Ensuite, tout le monde s'en donne à coeur joie. Dommage que tout ça se finisse sur un fade out (j'aime pas les fade outs).
Un bon morceau, bien jouissif et tout, mais pourquoi cette intro hispanisante à la guitare acoustique?
On trouve une autre version de ce morceau composé par Watanabe sur Monday Blues de 1974, moins datée que celle-ci à mon avis...

Sadness (***)

Le son de la contrebasse est toujours une tuerie.
Thème assez inintéressant, exposé au trombone.
Très beau solo de Watanabe, dialogue réussi avec une batterie toute en finesse.
Le chorus de trombone qui suit est plutôt de bon goût, même si ça débute un peu guimauve.
Par contre, là aussi, le morceau finit un peu en peau de mulot.

Endless Way (*****)

Le morceau de bravoure de l'album. Un groove tellurique qui grince, couine, miaule et rugit (si, si !!!!). La guitare, seule, pose le son dès l'intro et enchaîne assez vite sur un riff funky bien gras, de suite soutenu par la batterie qui, pour le coup ne s'embarrasse pas de subtilités. La contrebasse en ostinato apporte un côté hypnotique aux envolées de Watanabe qui tricote, en transe. A 7.05, petit solo de batterie, assez moyen d'ailleurs, pour poser tout le monde, et c'est reparti, avec une basse plus dans le style walking, ce qui donne une autre couleur au morceau, tout en restant dans la même veine. Là aussi, on finit en fade out.
Allergiques aux dissonances, s'abstenir...

The Second Wind (******)

Beau thème, suivi d'un chorus de soprano qui s'envole bien. Puis entre le trombone (décidément l'autre point fort du groupe !) pour un superbe chorus tout en énergie et mélodie. Ensuite, Watanabe nous concocte un beau passage, assez intéressant, brodé autour de motifs insistants, relevé vers la fin par un joli riff de cuivres plein d'à propos. Tout ce temps, la basse joue assez librement tout en marquant systématiquement le premier temps, ce qui donne un rebond funky du meilleur effet à l'ensemble. Nouvel exposition du thème, et fin. Le meilleur morceau de l'album, selon moi, moins à l'épate que la plage précédente, plus maîtrisé, plus cohérent.

Conclusion (5/6)

Un bon disque de fusion, plus organique que spirituel. Le groupe privilégie la performance d'ensemble sur la composition, avec ses maladresses - le côté fouillis des structures et des fins à la va-comme-je-te-pousse - mais aussi ses points forts : beaucoup d'énergie et de spontanéité. On en ressort bien rincé, comme après une bonne partie de squash.




Premières critiques


Les albums en cours de dissection sont:

Kazumi Watanabe - Endless Way, 1974, proposé par V.

Dave Holland - Points of View, ECM, 1998, proposé par O.