Peinture par Lénaïg

BIENVENUE SUR GOLGA IN A SWIRL

Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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samedi 27 novembre 2010

HEADSTONE - STILL LOOKING














Headstone - I Love You
sur Headstone, Still Looking, Starr, 1974

Les bonnes résolutions toutes fraîches pour cette année 2011 stipulant de façon très claire l'indignité qu'il y a à faire languir ainsi notre lectorat assidu et pénétré d'une ferveur toute religieuse, c'est en me poussant un peu, il faut bien l'avouer, que je reprends la critique que j'avais proposée il y a un petit moment déjà, tandis que - les yeux embués et scandant le mot magique de "Golga" tel un mantra libérateur - des millions d'anonymes mélomanes entrent dans une transe dont ils ne sortiront plus jamais...

Still Looking est un album très rare  - et donc très cher - dans sa version originale (compter 400 euros). Bon, heureusement, sa réédition de 2009 par World in Sound (précédée d'une édition pirate) l'est beaucoup moins, ce qui m'a permis de l'acheter à une foire aux disques, davantage poussé par la curiosité et l'enthousiasme du vendeur qu'autre chose. Il m'a été vendu avec l'étiquette "psyché", mais je ne vois pas forcément très bien ce qu'il y a de "psyché" dans cet album de Headstone, "quartet" de l'Ohio, à l'existence brève, fondé par les trois frères Flynn, tous trois décédés aujourd'hui. Il s'agit d'ailleurs de leur seul et unique album, le reste de leur discographie consistant en six autres chansons enregistrées en vue de sorties 45 tours. Ces titres, ajoutées à l'album dans la version CD de Still Looking ne donnent pas vraiment envie de grimper au plafond.

Les musiciens sont donc :

Barry Flynn - Basse, chant
Bruce Flynn - Guitare
Tom Applegate - Hammond B-3
David Flynn - Batterie, choeurs
les morceaux :

A1 - Still Looking
A2 - I Like It
A3 - Misery
B1 - Those Days
B2 - Peace of Mind
B3 - Springtime
B4 - I Love You

L'album a été composé par les membres du groupe et enregistré aux New Rome Studios, à Columbus dans l'Ohio en 1974. La pochette proclame en outre (rapide traduction) :

Les hommes cherchent depuis des années à réussir leur vie au travers de biens matériels.
La quête de la vérité et la réussite se trouvent en soi-même, et consistent à ne faire qu'un avec la nature et l'univers.
Nous sommes une nouvelle génération, il nous incombe de parvenir à cet accomplissement.
Nous ne sommes pas qu'une poignée, mais une multitude à la recherche de ce que cette fusion avec l'univers signifie.
Pour l'instant, nous ne l'avons pas trouvé, mais nous cherchons encore (= Still Looking)


L'Esprit du Bien et Headstone

Avec le vague espoir de parvenir à ne faire plus qu'un avec l'univers qui m'entoure, je pose le vinyl sur la platine...

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Still Looking s'avère être un album aux compos très classiques, avec des mélodies agréables, mais qui donnent un vrai sentiment de déjà-vu. Un manque d'inspiration qui peut expliquer que le groupe n'ait pas produit davantage. De même, on retrouve des gimmicks - autant à la guitare qu'à la basse - assez souvent, avec certains plans carrément copiés/collés d'un morceau à l'autre. Ceci dit, cette relative platitude est relevée par une facture toute à fait honnête : si l'orgue Hammond se fait discret dans le mix comme dans les structures - malgré un son très typé - et sert davantage de texture sonore et de toile de fond à la guitare et la basse, ces deux dernières se montrent vraiment à la hauteur. La basse est bondissante et convulsive à souhait, avec des contre-pieds très funk/soul, et la guitare, parée d'un son tout simplement mortel, choruse et riffe avec pas mal de classe.

Bon, il n'est pas question de virtuosité ici : les capacités vocales de Barry Flynn sont honnêtes, sans plus, et la guitare n'est pas tout à fait hendrixienne, mais cette dernière sait trouver les plans qui "sonnent", et nous gratifie de quelques riffs infectieux comme une bonne grippe A (cf. Peace of Mind, par exemple ou la montée du pont dans I Like It).

Du point de vue du registre, les arrangements sont très soul, et certaines intros font penser à du Isaac Hayes pur jus (I Like It), avec quelques rares arrière-goûts punk (I Love You) et autres légers parfums de téquila (Those Days, qui collerait bien dans la BO du film Machete). Les harmonies vocales sont à l'honneur, et feraient le bonheur d'un amateur de rock steady (certains passages m'ont vraiment rappelé le duo reggae Earth & Stone). Je ne suis pas spécialiste, mais le psyché, là-dedans ? Dans les solos acides de guitare, peut-être... Mwouaiff...

Par contre, le son de la réédition (n'ayant pu juger de l'original) laisse un peu perplexe car trop compact et manquant de définition, avec des graves souvent brouillons et des aigus pas très nets non plus (les voix sont à la limite de la saturation, et le son des cymbales est tout simplement atroce !!!)

EN CONCLUSION

Si on ne recherche pas quelque chose de trop pointu, on se réjouira d'un album bien fichu, enlevé juste ce qui faut, avec des compos assez plaisantes, et des bons moments bien rock-qui-tache. En soirée, ça fera l'unanimité en réjouissant vos potes hardos (pas les métalleux, 'faut pas pousser quand même,) aussi bien que les oreilles pop plus délicates. Un bon album à écouter à fond dans sa caisse en allant au boulot. 4,5/6

dimanche 14 novembre 2010

une p'tite compil' pour ceux que ça intéresse

-UZVA "Niittaika" (silenze 2002) (Finland) (l'album prog du moi!) (******) Passionnant, d'un bout à l'autre, mille merci à Mr L du magasin Cosmo notes (16 rue E.Burgault 5600 VANNES) pour cette découverte capitale!

Niittoaika

- HATFIELD AND THE NORTH "The Rotters' club" (Virgin 1975) (RU) (******) Un classique du Canterbury sound avec la réunion de Caravan, Matching Mole et Khan.

The rotters club
- ALINA HARDIN "First recordings" (pas de label, fait main en 2009) (US) (******) Voilà un premier jet bien prometteur, après le mini LP avec Alela Diane on ne peut qu'attendre avec patience la suite.


- LAURA VEIRS " carbon glacier" (bella union 2004) (US) (Folk) (******) Une artiste attachante avec ici son 3eme album, très aboutit. J' ai eu le plaisir de la voir en concert à Rennes en 2005 et de discuter un peu avec elle....très sympa la fille!

Carbon Glacier

- CARL OESTERHELT & JOHANNES ENDERS "divertimento für tenorsaxophon und kleines ensemble" (alien transistor 2010) (Allemagne) (spiritual jazz) (******) Une belle découverte; difficile de faire un choix parmi les morceaux de l'album tellement tout est bien!
Carl est issu du super groupe électro Ms John Soda alors que Johannes vient du fantastique groupe jazz électro Tied & Tickled.

Carl Oesterhelt / Johannes Enders - Divertimento Für Tenorsaxophon Und Kleines Ensemble image
- SHELLY MANNE "alive in London" (contemporary jazz 1970) (US) (jazz) (******) Album "live" au Ronnie Scott's club de Londres avec un sextet hyper vitaminé.

Alive In London
- JAMES BROWN "Black Caesar OST" (polygram 1973) (US) (******) Trés belle bande son blaxploitation.

Black Caesar (Bof)

- DAVID HURLEY "outer nebula inner nebula" (porter 2008) (US) (Free spirirual jazz) (*****) Album pour habitués du genre avec une belle pochette bien inspirée 70s comme la musique d'ailleurs.

Outer Nebula

- GROUP 1850 "paradise now" (FREE 1969) (Hollande) (psych masterpiece) (******) Un must du psych




Group 1850 - !

vendredi 5 novembre 2010

EERO KOIVISTOINEN & CO - 3rd VERSION














Eero Koivistoinen & Co - 3rd Version


Eero Koivistoinen est un saxophoniste finlandais né en 1946. Après avoir tâté du bop, du blues, du... tango,  de la musique pour enfants, notre petit père décide, par l'entremise d'un ami travaillant chez RCA, d'enregistrer deux albums de fusion jazz/funk, mais deux albums différents l'un de l'autre. Cela donne Wahoo! (1972) et 3rd Version (1973), avec une équipe également différente chaque fois, si on omet le batteur Reino Laine. Koivistoinen continue son petit bonhomme de chemin, sortant un disque tous les 1-2 ans jusqu'en 2006, date de son dernier enregistrement en date. Il participe également à de nombreuses collaborations (on le retrouve par exemple en 1977 sur Jazz i Føroyum, accompagnant un groupe des îles Féroé...). 

Dans les années 2000, Wahoo! et 3rd Version deviennent cultes et sont recherchés par les collectionneurs comme par les DJs qui trouveront (surtout sur Wahoo!) nombre de drum breaks à sampler. RCA n'avait pas anticipé, car les deux albums en question étaient sortis à 600 copies, ce qui rend la traque ardue et relativement onéreuse aujourd'hui : compter de 100 à 150 euros pour un original (il y a pire, d'accord, mais quand même !). En 2001, sous une très chère licence Warner Finlande, le label anglais WhatMusic ressort Wahoo! à 2000 exemplaires, rapidement épuisés, et en 2010, mirâââcle, l'intéressant label américain Porter Records nous gratifie d'une excellente réédition de 3rd Version, avec vinyle 180 gr., mini-poster, et téléchargement gratuit. Là encore, il s'agit d'un petit pressage (500 copies), donc précipitez-vous tant qu'il y en a encore... Pour info, Luke Mosling de Porter Records a pour projet de rééditer l'an prochain Original Sin, 4ème album du même Koivistoinen, et 4+20, de Vesa-Matti Loiri (1971). 

Pour notre 3rd Version, nous avons les musiciens suivants :

Eero Koivistoinen - Saxophones soprano, sopranino et tenor
Jukka Tolonen - Guitare
Heikki Sarmanto - Fender Rhodes
Pekka Sarmanto (le frère) - Contrebasse
Craig Henderson - Batterie et percus (enceinte de gauche)
Reino Laine - Batterie et percus (enceinte de droite)

avec une pochette peinte par Risto Vihunen

LA TRACKLIST

A1 - 3rd Version (Koivistoinen) - 11:35
A2 - Near But Far Away (Koivistoinen) - 8:24

B1 - Muy Bonita Ciudad (Sarmanto) - 15:57
B2 - Latin Power (Koivistoinen) - 8:16

LA CRITIQUE DE M. O.

3rd Version est du jazz nordique dans toute sa splendeur : assez froid sous certains aspects, mais pourtant capable d'embraser l'instant ; cérébral, notamment dans la composition, léchée et opératique, structurée en mouvements, mais aussi dans le côté spirituel des chorus ; curieux, de par les références à d'autres traditions musicales et de par les expérimentations formelles (deux batteurs, même si ceux-ci se relaient plutôt dans des rôles complémentaires de batteur/percussionniste) et les variations sonores (basse à l'archet, utilisation des effets, changements d'instruments, etc.). Tout ceci avec une sobriété et une absence d'esbrouffe (et 3rd Version à ses moments de bravoure, pourtant !) assez caractéristiques.

3rd Version est le morceau le plus enlevé du disque, et en tant que première piste, représente un produit d'appel certain, avec un espace sonore ultra-saturé rythmiquement, mais aussi instrumentalement, en témoignent le Rhodes écorché et la guitare électrique grondante derrière sa wah wah (jeu de mots pourri !). Dans l'ensemble, il s'agit plutôt de jazz/rock (noter la montée fiévreuse sur le solo de Tolonen), y compris dans le point de vue adopté pour les chorus - aux antipodes des chorus ciselés et construits du bop - mais avec une évidente approche spirituelle (jeu de Koivistoinen, qui n'est pas sans rappeler le soprano de Kosuke Mine sur Morning Tide - cf critique). Notre groupe se fend même d'un sous-texte funky, avec un passage qui groove du feu de Dieu. 

Near and Far Away et Muy Bonita Ciudad bénéficient toutes deux d'intros semi-improvisées qui se glissent dans leurs thèmes respectifs avec une classe et une grâce infinies. Tout ceci est en réalité certainement plus écrit qu'il peut y paraître, et dans un cas comme dans l'autre, on n'est pas loin d'une bande originale de film. Si Near... se charge de mettre à l'honneur Pekka Sarmanto, à la versatilité et la vivacité bien réjouissantes et dont le chorus est une merveille d'évidence et de goût, sur Muy Bonita..., les percus sont à la fête... et nous aussi, même si on n'évite pas quelques clichés (cf. les castagnettes) ; Excellent travail de Reino Laine aux cymbales et au charley, avec quelques spasmes à la caisse claire. Henderson n'est pas en reste, et multiplie les happenings aux petites percus (graines, chimes, cloches, etc.). Celles-ci se trouvent d'ailleurs magnifiés par la très bonne idée de finir chaque chorus par un changement d'accords apaisant et étiré rythmiquement, où le solo précédent se mêle au solo suivant.

Latin Power conclut cette face latine (?) en un long festival rythmique sur lequel se greffent interventions sonores et autre borborygmes vocaux. Free libérateur et gloubiboulguesque dans lequel chacun prend son tour sur le devant de la scène, sans qu'on puisse vraiment parler de solo. Rien de très latin là-dedans, mais on comprend en revanche assez bien le terme de power.

CONCLUSION

Un album tout simplement parfait. N'y manquent ni les audaces, l'inventivité, ni le bon goût et la classe, ni la rigueur de l'écriture. Quiconque s'intéresse de près ou de loin au(x) jazz(s) se doit de la posséder absolument. Il faudra dont se ruer sur le site de Porter Records (qu'on n'en finira pas de remercier jusqu'à la fin des temps) tant qu'il a du stock, sous peine d'être obligé de débourser une rondelette petite somme dans quelques mois.
6/6

Egalement :

Eero Koivistoinen - Valtakunta, Kustannusosakeyhtiö Otavan, 1968
Eero Koivistoinen - Odysseus, Kustannusosakeyhtiö Otavan, 1969
Eero Koivistoinen - The Original Sin, Scandia, 1971
Eero Koivistoinen - Wahoo!, RCA, 1972
Eero Koivistoinen - Labyrinth, Love Records, 1977
Heikki Sarmanto - A Boston Date, 1970
Heikki Sarmanto - Counterbalance, 1971
Heikki Armanto Big Band - Everything Is it, EMI/Odeon, 1972
Heikki Sarmanto - Moonflower, 2007

Le reste est aussi certainement très bon, mais je n'ai tout simplement pas (encore) écouté d'autres disques...
Les trois premiers albums de Sarmanto mentionnés ont paru chez Porter Records en CD.

dimanche 24 octobre 2010

SIENA ROOT - Kaleidoscope

SIENA ROOT "kaleidoscope" (nasoni 2006) (Suède) (Heavy prog) 
 
Siena Root : Kaleidoscope  


LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.  

Les esprits chagrins diront que c'est un défaut, pour moi, c'est plutôt ici une qualité : Siena Root, groupe suédois (décidément...) part du principe que c'est dans les bons vieux chaudrons qu'on fait les meilleures potions magiques. Kaleidoscope ne révolutionnera donc pas le rock avec cet album, c'est un fait, mais les années écoulées ont permis de faire mûrir les styles qu'ils décident de revisiter, et c'est donc un breuvage prog maîtrisé, débarrassé de ses éventuels maniérismes et autres pédanteries qui mijote dans la marmite de nos chevelus nordiques. Bannis également les sons kitsch, les prises de son glaciales, place à un bon vieux gloubiboulga dont les vertus nourrissantes nous permettront de passer l'hiver au chaud.

Car il y a de la densité dans Kaleidoscope, des la couenne et des morceaux dans la sature des guitares, des lipides dans la basse moelleuse, des yeux dans le bouillon Korg et de la cellulite dans la grosse caisse. La prise de son est idéale, avec une présence très concrète (on entend parfois les doigts sur la touche de la gratte, et ce grain !!!).

Côté assaisonnement, les amoureux de gros rock '70 seront servis avec des morceaux tout de même assez variés - autant dans la structure qu'entre eux, naviguant à vue entre le bon vieux hard rock, la musique indienne, le blues, le psyché, voire même quelques reflux gastrico-métalleux et autres renvois celtiques. Comme il difficile en pareil cas de ne pas faire de comparaisons (toutes les critiques lues jusqu'ici citent pêle-mêle Captain Beyond, Jethro Tull, Blind Faith, Lynyrd, etc.), on pensera à l'occasion à Janis Joplin pour le chant - en moins acide et déglingos toutefois - parfois à Jimi Hendrix sur lequel KG West a dû se faire les dents, de temps en temps à Floyd (passage planant sur Good and Bad qui fait de l'oeil à Meddle), souvent à Deep Purple période MARK II pour les solos de gratte, mais surtout l'orgue aux accents baroques à la Jon Lord.

Tout ceci est parfaitement digéré, avec une utilisation consommée de gimmicks rock entendus ailleurs, mais qu'on a plaisir a réentendre, et une sobriété dans les effets, que ce soit la disto, l'overdrive, le Mu-Tron, et j'en passe...

La flûte, le sitar et le clavier ne sont pas virtuoses, loin de là, mais c'est quand même bien vu, et le chant de Sanya (dont on regrettera l'absence sur les autres albums de Siena Root) apporte énormément à la réussite de cet album juteux à souhait , dont les morceaux phares sont pour moi (dans l'ordre d'apparition) Nightstalker, Crossing the Stratosphere, et le classieux Reverberations. Pourtant il n'y a rien à jeter dans Kaleidoscope le bien nommé et nos barbus nordiques y gagne leur 6/6 avec félicitations du jury.

samedi 23 octobre 2010

Oyez oyez peuple insoumi ! c'est la compilation du mercredi!

-BLAZE FOLEY "the dawg years 1975-1978" (fat possum 2010) (US) (folk) (******) Un bel album de démos intimistes.



Blaze Foley - you'll get yours aplenty


-JEREMY SPENCER AND THE CHILDREN "same" (columbia 1972) (RU) (classical Christian rock psych) (******) Voici un des guitaristes du Fleetwood Mac avec son 2eme album solo et son meilleur.



Jeremy Spencer - War horse

Attention! un abus de Jeremy Spencer mène à ce résultat! (j'enlèverait la photo si l'gars laisse un commentaire ou mieux encore : une critique!)


-HARDIN & YORK "the world's smallest big band" (RPM 1969) (RU) (rock) (******) Aprés la dissolution du Spencer Davis Group , nos deux compères décident qu'un groupe juste avec un orgue et une batterie ça serait cool (comme Hansson & Karlsson en Suède) et c'est bien cool. le duo ici en concert joue diablement bien et il met le feu en enfer!

The World's Smallest BigbandAligné à droite


Hardin & York - the pike


-STEVE TALLIS & THE HOLY GHOSTS "loko" (ici d'ailleurs 2004) (Australie) (blues'n folk habité) (******) Pour les amateurs de voix nasillardes venues du bayou (Australien), et pour les nostalgiques de Comus.

Loko



Steve Tallis & the holy ghosts - animal


-KYRIE KRISTMANSON "origin of stars" (no format 2010) (Canada) (pop folk) (******) Une chanteuse aventureuse, intéressante.

Origin Of Stars



Ktrie Kristmanson - song X


-PARIS MOTEL "in the Salpêtrière" (loose 2007) (RU) (pop baroque) (****) l'album est très inégal, la chanteuse aurait pu transformer l'essais, mais non car de temps en temps elle me rappel la chanteuse des Cramberries en moins maniérée.

In The Salpêtrière



Paris motel - entrez dans la Salpetriere


Paris motel - three steps

jeudi 14 octobre 2010

C'EST MERCREDI chouette, MR.V il a fait quoi? Une p'tite compil' bien sûre !

-RÖYKSOPP "Senior" (wall of sound 2010) (Electro) (Norvège) (****) Même si l'album n'est pas indispensable le titre en écoute me fait bien triper.

Senior


Röyksopp - Senior living


-YOUN SUN NAH "Same girl" (Act 2010) (Corée) (jazz) (*****) Un album de reprises (il n'y a qu'une compo) assez agréables.

Same girl


Youn Sun Nah - my favourite things


-BLUE ROSES "Same" ( XL 2009) (RU) (folk) (******) C'est beau quoi!

Blue Roses

Blue roses - Greatest thoughts


-ELIOTE AND THE RITOURNELLES "goodbye ghosts" (France) (autoprod 2007) (folk) (******) Un trio folk bien cool qui sent bon la verdure enfantine (je sais j'suis poète)

Eliote & The Ritournelles

EliotE & the ritournelles - strange fruit



-TORTOISE "It's all around you" (Thrilljockey 2004) (US) (post rock Zappien) (******) Tortoise is good man!

It's All Around You


Tortoise - on the chin


-FRANK ZAPPA AND THE MOTHERS "The grand wazoo" (reprise 1972) (US) (musique Zappiènne) (******) Un chef d'oeuvre totalement indispensable.


Grand Wazoo



Frank Zappa & the mothers - eat that question

mercredi 6 octobre 2010

C'EST MERCREDI les p'tits nenfants et MR.V a préparé une p'tite compil'!!!

-SIENA ROOT "Kaleidoscope" (Nasoni 2006) (Suede) (heavy psych/prog) (******) Ahaha!!! MR.O est bientôt à point, converti lentement au psych/prog, il cède et s'incline face au génie.

Siena Root : Kaleidoscope

Siena root - reverberations


-AGNES OBEL "philharmonics" (pias 2010) (Danoise) (folk) (******) Album idéal pour squater la platine pendant l'automne et plus sûrement!

Philarmonics


Agnes Obel - riverside

-SARAH HARMER " i'm a mountain" (cold snap 2006) (folk) (******) Une bien jolie découverte que voilà.A creuser.

I'M A Mountain

Sarah Harmer - the phoenix


- HOWE HOME "the listener" (thrill jockey 2003) (folk) (Canada) (******) Voici l'ami Canadien Howe Gelb (chanteur de Giant sand) avec le groupe Calexico (Joe Burns et John Convertino)

The Listener


Howe Home - torque

-CROOKED STILL "still crooked" (signaturesounds 2008) (Hollande) (folk) (******) Du bon p'tit folk qui réchauffe.

Still Crooked

Crooked still - Wading deep water


-DUST "hard attack" (buddah 1972) (RU) (heavy psych/prog) (******) Un bon vieux classique au gros son. Leur deuxième et meilleur album.

Hard Attack (Dig)


Dust - Pull away/so many times


-LLOYD MILLER "helliocentrics (O.S.T.)" (strut 2010) (US) (spiritual jazz) (******) Un album passionnant et plein de charme.

Lloyd Miller & The Heliocentrics

Lloyd Miller - spiritual jazz


-THE TALLEST MAN ON EARTH "EP" (gravitation 2006) (Suede) (folk) (******) Un folk singer qui sort du lot.

S/T


The tallest man on earth - Walk the line

-JORDI SAVALL "le royaume oublié,la tragedie Cathare" (Aliavox 2009) (musiques anciennes) (******) Un enregistrement magnifique!

Le Royaume Oublié : La Croisade Contre Les Albigeois - La Tragédie Cathare


Jordi Savall - L'Occitanie accueille les Juifs échappés d'Al Andalus

samedi 25 septembre 2010

NACKA FORUM - LEVE NACKA FORUM














Nacka Forum - Toe Cut Capri
Nacka Forum - Leve Nacka Forum, Moserobie, 2005, MMPLP-035

Jonas Kullhammar est un type sympa. On l'a découvert avec Monsieur V. sur l'album Vallmo OST en duo avec Nicolai Dunger (on fait nos courses aux mêmes endroits !). Renseignements pris, le film Vallmo n'existe pas, ne servant que de concept imaginaire et de base à la création, mais l'anecdote est plus parlante qu'il n'y paraît, et en dit long sur le non-conformisme, la malice et la versatilité de notre bonhomme. J'ai pu d'ailleurs vérifier cela en personne lors d'un concert du Moserobie Big Band rassemblant la fine fleur du label du même nom (dont Per Rusktrask Johansson, son compère du groupe Kullrusk), où Kullhammar, bondissant chef d'orchestre arborant l'expression d'un loup dans une bergerie, nous a menés de Shaft in Africa à Riders on the Storm, porté par des arrangements réjouissants et réjouis.










Jonas Kullhammar, debout, et Per Rusktrask Johansson assis à sa gauche.


Du coup, on a eu envie d'en savoir plus. Si on va faire un tour dans le catalogue du label Moserobie, on remarquera d'abord la profusion des albums, confinant à la boulimie. Et puis, on verra que le Sieur Kullhammar, visiblement jamais rassasié, s'attaque à tout ce qui groove, du très rock Kullrusk (avec effets sur les saxophones !) au free, en passant par le psyché-cinématico-spatio-électro-vintage de Sonic Mechatronik Arkestra et le post-Coltranien (l'adjectif est réducteur) Jonas Kulhammar Quartet. Seules constantes : la qualité, la vitalité, l'expérimentation et la joie de jouer (les deux derniers étant d'ailleurs liés). Je ne connais que six de ses disques, mais j'achèterais les autres les yeux fermés (c'est déjà prévu, d'ailleurs...)

Avec Monsieur V., on essaie de lui trouver des dates en France, alors si vous avez des plans sérieux...

En ce qui concerne Nacka Forum, voici leur deuxième disque paru en CD et en vinyle édition limitée. Le groupe se compose de :

Jonas Kullhammar - Saxophones sopranino, alto, tenor et baryton
Goran Kajfes - Trompette, bugle, trompinette
Johan Berthling - Contrebasse
Kjell Nordeson - Batterie

La tracklist :

A1 - Toe Cut Capri (J. Kullhammar)
A2 - En strimma av hopp (J. Berthling)
A3 - Frippon (K. Nordeson)
A4 - Y.C.G.T.H (J. Kullhammar)
A5 - Samtidigt inne i ödlegrottan (Nacka Forum)
B1 - Almost Seedless (Hugh Masekela)
B2 - Siblings (K. Nordeson)
B3 - Mount Everest (J. Kulhammar)

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Leve... ne dure que 36 minutes environ. C'est bien peu, mais si seulement tous les albums ou doubles-albums pouvaient se vanter d'être aussi riches ! Le disque fourmille, grouille, bouillonne d'idées et de sensations énoncées de manière si évidente et compacte que c'en est assez perturbant. Du free, Nacka Forum retient beaucoup de traits caractéristiques : des structures fragmentées (YCGTH), des thèmes bousculés, évolutifs, interprétés parfois dans un unisson rythmique atonal (Siblings), souvent en harmolodie toute Colemanienne. Les ritournelles entêtantes et hypertrophiées, activatrices d'un inconscient collectif musico-reptilien, qu'on trouve sur Toe Cut Capri, Mount Everest, Frippon et dans une moindre mesure YCGTH et dont Jonas Kullhammar semble être friand (ici comme ailleurs) ne seraient sans doute pas non plus reniées par Albert Ayler. Ca donne dans la marche fanfaronne comme l'Art Ensemble of Chicago, transite par une déconstruction consciencieuse du bop (Frippon), joue la carte de la répétition, et du coup se trouve des points communs inattendus et réjouissants avec le bon vieux rock'n'roll (riffs quasi-guitaristiques sur Toe Cut Capri et Mount Everest, avec une incantation qui rappelle The Creator Has a Masterplan de Pharoah Sanders boosté à l'EPO).

On retrouve également le parti pris d'une expression totale, déjà dans le choix exhaustif des instruments joués par chaque soliste, permettant un discours non limité au niveau des tessitures et des textures, bien qu'il n'en soit pas fait un traitement extrême ici (pas de sollicitation du "bruit", corporel ou non). Cependant, c'est bien la vocalisation du jeu qui est mise en avant, avec une pâte sonore triturée jusqu'à l'exaspération (mais produisant l'effet inverse chez l'auditeur), de raucités en mugissements animaux, de textures quasi-saturées en timbres frêles. Ca sonne comme du Don Cherry chez Old and New Dreams (En strimma av hopp), approximations et impasses comprises, mais on l'aura compris, là n'est pas l'essentiel !
Cette expression totale se trouve aussi dans l'improvisation polyphonique et polytonale, qui fait renaître le bon vieux jazz New Orleans de ses cendres (particulièrement évident sur Toe Cut Capri, impression renforcée par le jeu de trompette bouchée).

C'est donc bien de free qui s'agit, et on pourrait continuer ainsi longtemps, en mentionnant un batteur décomplexé et survitaminé qui sort de son rôle d'accompagnateur rythmique pour acquérir un vrai statut d'instrumentiste (on pourra dire que Nordeson est d'ailleurs davantage percussionniste que batteur). Mais il s'agit d'un free libéré (si l'on peut dire...) des contingences formelles, allégé du poids conceptuel et politique des origines. Et cela est d'autant plus jouissif. Outre une énergie et une intensité imparables et jubilatoires, Nacka Forum carbure aussi au hard bop (le thème d'entrée de YCGTH, c'est Clifford Brown jouant avec Art Blakey à Birdland), au funk organique (Almost Seedless de Masekela, avec son groove détendu et élastique, et Siblings, qui comble l'oreille quand aux tensions du début succède un petit riddim d'une efficacité redoutable, donnant à l'intro un nouvel éclairage par rétrospection... En gros, le jeu du chorus en résolution pratiqué par Coltrane et Sanders appliqué à la composition).
Dans ce sens, on pourra noter également le clin d'oeil rigolard, toujours affleurant, la complicité avec l'auditeur, captée dès les premiers instants du disque par un long appel rassembleur au sax et parfaitement illustrée par la fin du dernier morceau, Mount Everest, où la musique ne veut pas s'arrêter, et repart toujours et encore en dépit des convenances. Ces gars-là ne veulent pas cesser de jouer, et nous, on voudrait pouvoir continuer à les écouter !

CONCLUSION

Voici un disque à la joie communicative, parce que la musique n'y est pas tournée sur elle-même, mais ne cesse de rechercher l'auditeur et refuse de le perdre dans les méandres d'un free intégriste en ne fuyant pas les moments d'apaisement. On retrouve cette générosité dans l'honnêteté de la performance : timbre cru et sonorités écorchées, album visiblement enregistré "live in session". Une nouvelle facette de Jonas Kulhammar, qui décidément se trouve toujours à son avantage quelque soit le profil et une nouvelle raison de continuer à explorer le paysage musical suédois qui n'en finit pas de nous donner des occasions de nous réjouir.
Leve Nacka Forum, ça veut dire "Longue vie à Nacka Forum". C'est tout le mal qu'on leur souhaite...
C'est évidemment un 6/6.

On écoutera aussi (entre autres) :

Jonas Kullhammar Quartet - Från och med Herr Jonas Kullhammar, Moserobie, 2010, MMPCD069
Kullrusk, Spring Spring Spring Spring Spring, Moserobie, 2005, MMPCD042
Kullrusk, Kullrusk, Moserobie, 2004, MMPCD026
Sonic Mechatronik Arkestra - Mechatronykon, 2002, MMPCD010


LA CRITIQUE DE MR.V


C'est vrai, Jonas Kulhammar a l'air d'être un mec sympa!
J'ai découvert la bête par le plus grand des hasard sur la fée internet au sein de la formation jazzexperimentaloprog Kullrusk. Immediatement après avoir écouté le premier titre de l'album "spring spring spring..." je me suis précipité sur le site du label Moserobie pour commander ces petites merveilles. J'envoie un mail à la maison de disque pour finaliser ma commande et venter la qualité de l'enregistrement de Kullrusk et dire que ce serait mortel de voir un tel groupe en France (Morbihan); quelques minutes plus tard le gars Jonas me répond qu'il est bien content que ça me plaise et qu'il aimerait bien venir jouer en France! Après tout ça MR.O va en Suède et va voir un concert avec le bonhomme (cf : LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.)

Donc je connais bien Kullrusk, je connais également l'album avec Nicolai Dunger "Vallmo" mais que ce passe t'il avec Nacka forum?


A1 - Toe Cut Capri (******) Une entrée en matière plus classique qu'avec Kullrusk mais quel son!
A2 - En strimma av hopp (*****) Un titre très free jazz
A3 - Frippon (*****) Après tant d'upercutes ce titre parait plus "classique".
A4 - Y.C.G.T.H (*****) Un titre encore plus free jazz, certains vont fuir moi je reste et j'ai la banane
A5 - Samtidigt inne i ödlegrottan (******) Une petite douceur
B1 - Almost Seedless (******) Une reprise de Hugh Masekela sur l'album "promise of a future"(1968); une totale réussite.
B2 - Siblings (******) Un des meilleur titre de l'album avec une contrebasse lourde et un ensemble batterie/percus lancinant à souhait.
B3 - Mount Everest (*****) Un titre un peu plus fanfare free de haut vol.

CONCLUSION

Voici donc une joyeuse rencontre musicale qui n'est pas sans rappeler tant dans la conception de la pochette que dans l'approche musicale, l'album de Charlie Haden "liberation music orchestra"(impulse 1969) avec Carla Bley, Don Cherry, Paul Motian, Gato Barbieri, Mike Mantler, Sam Brown .......5/6


vendredi 24 septembre 2010

Beth Gibbons & Rustin Man : Out of season


Out Of Season

Out of season (Go Beat 2002) (RU)
Beth Gibbons, chanteuse de Portishead et Paul Webb (alias Rustin Man) ex bassiste de Talk Talk.

LA CRITIQUE DE MR.V

01 - Mysteries (******) Morceau d'ouverture d'une grande douceur, une entrée en matière qui donne le ton de l'album.
02 - Tom the model (******) Titre probablement pressenti pour être le tube de l'album, un peu plus "commercial" que le reste de l'album mais sans être naz.
03 - Show (******) Magnifique morceau, simple, dépouillé, sensible et beau.
04 - Romance (******) La voix maniérée et légèrement désuète de Beth Gibbons est en parfaite adéquation avec la musique, et pour le coup fait un peu penser à Portishead.
05 - Sand river (******) titre acoustique simple et cool comme le début d'une journée d'automne quand il fait encore beau et que tous les touristes sont partis.
06 - Spider monkey (******) Quelle classe!
07 - Resolve (*****) Jolie morceau , le petit coup de mou de l'album.
08 - Drake (******) Que dire.
09 - Funny time of year (******) Je suis fan.
10 - Rustin Man (******) Un électro ultra classe comme j'adorerais en faire.

CONCLUSION DE MR.V

Un trés beau disque, une réussite totale, un indispenssable, un 6/6 !

A ECOUTER AUSSI

Françoiz Breut - vingt à trente mille jours (2000)
Mark Hollis - Same (1998)


samedi 18 septembre 2010

la compil' de MR.V reprend du service!

- BABY WOODROSE "blows your mind !" (bad afro records 2001)( pur gros rock garage) (******) Pochette mortelle et contenu(e) bien garage à la Seeds.

Blows Your Mind!

Baby Woodrose - no way out

- THE RODEO "my first EP" (emergence 2007) (pop folk) (******) un bon souvenir de concert à Rennes dans le cadre du festival top of the folk!



The Rodeo - people kwow

- NAZARETH "same" (mountain records 1971) (heavy prog rock) (******)



Nazareth - empty arms, empty heart

- URIAH HEEP "look at yourself"

Look at Yourself


Uriah Heep - Shadows of grief

mercredi 1 septembre 2010

EGBA - EGBA














Egba - Mogubgub
Egba - Egba, Sonet Grammofon AB, 1974

De mes pérégrinations suédoises, j'ai eu le plaisir de ramener quelques pépites, dont celle-ci, que j'avais cherchée en dilettante ces derniers mois sur internet, sans succès. Comme on peut s'en douter, il s'agit du premier disque de ce groupe estampillé jazz-rock (on pourra reparler du qualificatif). C'est aussi le plus rare, et aussi le plus cher, même si on n'atteint pas des sommets dans un cas comme dans l'autre. Soyons honnêtes, Egba n'aurait probablement pas attiré mon attention de prime abord, malgré une jaquette sympa (mais on ne compte plus les pochettes représentant un masque africain, du Africa de Randy Weston au Soul of Africa de Jeff Gilson et Hal Singer, sans oublier African Voodoo de Manu Dibango) si n'était la présence aux claviers de Harald Svensson, pianiste/organiste de l'excellentissime Eje Thelin Group (voir la critique de leur premier album) et du trio Råberg/Svensson/Lowe (Tractus, Amigo, 1976). Pour le reste des musiciens, à part la participation du saxophoniste Ulf Andersson au premier album d'Abba, rien de saillant à rapporter, chacun ayant fait valoir l'excellence de ses disposition musicales dans des contextes exclusivement suédois et plus ou moins confidentiels. Côté tabloïds, le percussionniste Ahmadu Jarr se trouve être le père de la célèbre chanteuse suédoise Neneh Cherry.

En tout cas, le climat libérateur des seventies touchant le monde du jazz, des musiciens d'horizons différents on pu alors enfin jouer ensemble dans des formats compatibles et écumer tant les boîtes de jazz que les salles rock. En Suède, Egba fait figure de chef de file de ce mouvement baptisé à la hâte jazz-rock ou encore fusion, ce qui dans le cas présent me paraît plus adapté. Chaque musicien poursuit ses projets personnels, et se rassemble de temps en temps pour un petit album (dix disques, dont un live, entre 1974 et 2004, les derniers portant des noms aussi peu encourageants que Electrobop (1985), ou Electronic Groove & Beat Academy (1989)). Ca se passe comme ça, chez Egba !

Les musiciens fondateurs sont donc :

Ulf Adåker - Trompette, bugle
Ulf Andersson - Saxophone, flûte
Jan Tolf - Guitare
Harald Svensson - Piano, piano électrique
Stefan Brolund - Basses
Claes Wang - Batterie
Ahmadu Jarr - Congas, percussions

La tracklist :

A1 - Gröna Moln (Jan Tolf)
A2 - Mogubgub (Jan Tolf)
B1 - The Black and the White (Harald Svensson)
B2 - Lisa Sover (Jan Tolf)
B3 - Gbinti (Ahmadu Jarr)
B4 - Cirrus (Jan Tolf)
B5 - Capsilon (Claes Wang)

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Le premier album d'Egba se caractérise avant tout, outre une production très soignée sans être trop froide et des compos très écrites, par l'importance accordée au(x) rythme(s). Bien sûr, l'exemple le plus frappant est le morceau Gbinti (du nom du lieu d'origine de son compositeur sierra-léonais Ahmadu Jarr), chant responsorial africain très roots qui fait la part belle aux percussions (d'où peut-être la pochette et le nom - les Egba étant une ethnie yoruba de l'ouest du Nigéria dont faisait partie Fela), et qu'on aurait tort de considérer comme une aventure à part dans le disque, car ce serait oublier les audaces de composition (cassures sur Gröne Moln), l'esprit funk (Mogubgub - Fred ?) parfaitement illustré par la main gauche syncopée de Svensson, et de manière générale la place laissée aux effets percussifs (parfois magnifiés, voire exagérés, comme sur Lisa Sover). Ce souci d'une approche rythmique se retrouve aussi dans l'improvisation au saxophone tout d'abord, dont les chorus multiplient les points d'entrée vers des motifs mélodiques très simples (Mogubgub, et surtout Capsilon, morceau de danse d'inspiration caribéenne ou ouest-africaine dans lequel l'impro tourne autour de la même phrase, tour à tour décalée, bousculée, amputée ou augmentée). L'approche modale utilisée permet donc ces déconstructions, ainsi que le travail sur l'intensité (montées multi-orgasmiques sur Mogubgub, et sonorité très granuleuse sur Capsilon). La guitare électrique va dans le même sens, avançant par secousses sur The Black... au lieu de privilégier une progression mélodique.
Seule exception, notoire, le cas Svensson dont l'assurance dans les chorus, la cohérence et la clairvoyance dans le développement des idées frappent l'esprit (cf. surtout The Black and the White). On se demande même si ce n'est pas écrit.

Du point de vue des ambiances visitées, si on excepte la guitare de Jan Tolf qui se pare volontiers d'une disto toute rock et de tremolos hardos (Mogubgub), il serait plus juste de parler ici de fusion entre un esprit résolument jazz, dans les structures tant que dans l'approche des impros, et une ribambelle d'influences qui nous font voyager de continent en continent. Gröna Moln lorgne du côté du Brésil avec son rythme latin et la douce saveur de la flûte, alors que The Black..., seule compo de Svensson fait dans le trad à consonance médiévale. De même, si Mogubgub vient des USA, Gbinti et Capsilon sont bien africaines. Par contre, Lisa Sover (Lisa dort) nous offre une ballade inquiétante en terre inconnue, où le paysage défile entre cauchemar et rêve et où les arrangements aux vents se lisent comme un courant de conscience éclairé par les nombreuses apparitions sonores - bruitages et autres cris - dont il est fait un traitement très expressionniste. Cirrus, clair , frais et effilé comme son nom l'indique est agréable et très peu typé, mais ne restera pas comme le meilleur moment de l'album.

CONCLUSION

Voici un disque polymorphe qui donne une grande impression de maîtrise, bien que la fusion soit en général associée à un sentiment de liberté souvent anarchique, tant dans la production, l'écriture que dans l'interprétation pure. A ce titre, le disque est tout simplement bluffant pour un groupe aussi jeune. En outre, si certains groupes de fusion peuvent présenter un discours parfois trop intellectualisant, Egba réussit le pari de la candeur et de l'énergie avec des morceaux trapus et jamais trop démonstratifs ni chiants, et c'est peut-être en ceci qu'on peut lui reconnaître sa filiation principale avec le rock'n'roll. Un achat à ne point regretter donc, et à recommander chaudement, plutôt. 6/6

LA CRITIQUE DE MR V.

Voici donc Egba , un des groupes de jazz prog Suédois "touche à tout" puisque dans leur discographie on passe du jazz prog au latin , de la fusion au rock supermarché ! Capable du pire et heureusement du meilleur.

A1 - Gröna Moln (******) Du très bon jazz rock avec tous les ingrédient pour faire un bon gâteau. J'en reprend une part tiens!
A2 - Mogubgub (******) du funky jazz prog! cocktail explosif.
B1 - The Black and the White (******) avec ce titre on est plus dans un jazz classique mais pas vraiment, avec Egba rien n'est étiqueté par un seul mot, tout est nuancé, saupoudré d'un petit supplément qui donne à cet album un charme fou.
B2 - Lisa Sover (******) titre inquiétant et magnifique.
B3 - Gbinti (******) Et nous voilà partis du coté Africain, la pochette n'était pas choisie au hasard.
B4 -
Cirrus (******) De retour en Suède avec un son très pop bucolique pas désagréable.
B5 -
Capsilon (******) du latin free jazz bien débridé.

CONCLUSION DE MR.V.

Un premier album multi-influences plus que recommandable 6/6