Peinture par Lénaïg

BIENVENUE SUR GOLGA IN A SWIRL

Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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mercredi 21 avril 2010

nouveau p'tit jeu!

le jeu s'appel : le grand classement subjectif!

Pour chaque année de 1960 à aujourd'hui et pour chaque style : notre classement des meilleurs albums (même si il n'y a qu'un bon morceau dans l'album si le morceau est bon c'est bon!), sans rentrer dans les détails en se limitant à une centaine pour chaque style (même si pour le rap ,le reggae et la techno je ne serais prétendre aller jusqu'à 100 ,faute de connaissances en la matière!)

Si on ne connaît rien de l'année 1985 et bien on passe son chemin ,ou on creuse un peut (beaucoup).

Le but étant de donner envie aux lecteurs ,d'attiser leur curiosité sans aucune prétention.

Les styles proposés sont donc 

Jazz
Blues
Psych
Folk
Prog
pop/rock
Afrobeat
B.O
Funk
Latin
Electro
chanson Française (c'est un style ça?bon on s'en fiche)
Inclassables

Mr.O si tu es partant et que tu désire en rajouter ,ne te gènes pas! Je suppose que tu es déjà mort de rire!

pour ce premier opus je propose l' année 1974!T'es ok mon pote?J'attends ton top départ.

mardi 20 avril 2010

Si je puis me permettre...

... d'annoncer déjà ma prochaine critique (je suis en avance, je sais...)
Ce sera donc :














Pentangle - Cruel Sister, Transatlantic, 1970

mercredi 14 avril 2010

THE GARY BURTON QUARTET - DUSTER














The Gary Burton Quartet - Portsmouth Figurations

The Gary Burton Quartet, Duster, RCA Victor, 1967

Le groupe:
Gary Burton (né en 1943 à Anderson, Indiana) - Vibraphone
Larry Coryell - Guitare
Steve Swallow - Contrebasse
Roy Haynes - Batterie

Enregistré au RCA Victor's Studio B, New York, du 18 au 20 avril 1967

FACE A
A1. Ballet (Gibbs) 4:55
A2. Sweet Rain (Gibbs) 4:23
A3. Portsmouth Figurations (Swallow) 2:56
A4. General Mojo's Well Laid Plan (Swallow) 4:57
FACE B
B1. One, Two, 1-2-3-4 (Coryell - Burton) 5:55
B2. Sing Me Softly of the Blues (Bley) 4:02
B3. Liturgy (Gibbs) 3:24
B4. Response (Burton) 2:10

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Bon. Le côté novateur de cet album a été suffisamment décrit ailleurs pour qu'on ait besoin de s'étendre sur le sujet ici. Un bref rappel tout de même pour mettre un peu tout cela en perspective : Miles Davis - proclamé "inventeur" du jazz-fusion - devait attendre encore trois ans avec la sortie fracassante de Bitches Brew quand nos quatre jeunes loups (29 ans de moyenne d'âge, 25 sans le "vétéran" Roy Haynes !) décident de révolutionner une énième fois le jazz en lousdé, l'air de rien, ni-vu-ni-connu-j't'embrouille (la pochette - superbe - était-elle malgré tout conçue comme une métaphore ?). Ceci dit, la particularité de cet album est que le vent qui y souffle n'est pas celui du funk (genre auquel est souvent tacitement associée la fusion), mais plutôt une bonne brise bien rock. Une manière de jazz blanc, en caricaturant beaucoup, loin des chorus sans fin qui font le fond de commerce ordinaire des jazzmen extraordinaires (et des autres, malheureusement!). D'ailleurs, le disque n'atteint pas 35 minutes pour 8 morceaux !

On retrouve cette influence, notamment sur les convulsions arythmiques des thèmes de Ballet et One, Two... L'énergie déstructurée de One, Two... (et avec quelques larsens en prime, s'il vous plaît !) est d'ailleurs particulièrement emblématique et signe en quelque sorte l'acte de naissance de cette nouvelle donne musicale.
A ce titre, l'apport de Larry Coryell est essentiel, avec un jeu d'une versatilité remarquable . Alors que celui-ci est assez fortement tourné vers le blues, voire le rhythm'n'blues sur Ballet, Sing me Softly... et General Mojo (il sonne même parfois presque "Nashville" sur ce dernier !), sur Sweet Rain, on lui trouvera en revanche peut-être un penchant pour les accents d'une infinie tristesse propres à Django Reinhardt (il participera a plusieurs hommages par la suite, notamment avec Grappelli himself).
Le style en cascade, hyperactif, inventif et au goût assez sûr du jeune Gary Burton est déjà bien affirmé, et si le vibraphone, instrument vorace par nature, a tendance a tirer la couverture à lui, il n'en abuse pas, ce qui est tout à son honneur.
Steve Swallow, qui se montre déjà à son avantage dans la composition à tendance humoristique (General Mojo...) n'avait pas encore trouvé sa future voie/voix électrique, et sévit ici à la contrebasse. Nous n'avons pas encore le droit à ses chorus aux mélodies incandescentes, mais on trouve déjà bien les embryons de ces phrasés bondissants, avec sa diction saccadée et sa précision si caractéristiques qui feront de lui un des meilleurs bassistes de tous les temps, amen.
Roy Haynes démontre sa grande classe (formidable solo sur Portsmouth !), tout en restant d'une discrétion... discrète (?!!?), malgré son pedigree (Monk, Sonny Rollins, Eric Dolphy, Stan Getz, Coltrane, Chick Corea, Kenny Barron, etc., excusez du peu...)

CONCLUSION

6/6. Duster a l'énergie et le génie de la jeunesse, et tape dans toutes les directions pour mon plus grand plaisir, en faisant mouche presque à tous les coups. Ce qui est remarquable tout de même ici, outre l'intense créativité (on oubliera que le thème de Liturgy fait quand même pas mal penser à I Fall in Love Too Easily de Cahn & Styne), la performance instrumentale individuelle indéniable et le jeu de groupe, est que l'interprétation fait toujours la part belle à l'émotion. Une belle leçon de maturité pour un genre qui apprenait alors tout juste à parler ! C'est aussi un disque qui d'une certaine manière scelle la grande complicité d'une bande qui se retrouvera de nombreuses fois par la suite (Carla Bley apporte d'ailleurs déjà sa touche - mauvais de jeu de mots - avec Sing Me Softly of the Blues : comme quoi, on peut s'appeler Carla et être une vraie musicienne...)

1. Ballet (*****)
2. Sweet Rain (******)
3. Portsmouth Figurations (******)
4. General Mojo's Well Laid Plan (******)
5. One, Two, 1-2-3-4 (****)
6. Sing Me Softly of the Blues (******)
7. Liturgy (*****)
8. Response (******)

A écouter également :

The Gary Burton Quartet - Lofty Fake Anagram, RCA, 1967
The Gary Burton Quartet - A Genuine Tong Funeral, RCA, 1968 - Merci pour le cadeau, M. V.
Carla Bley & Paul Haines - Escalator Over the Hill, ECM, 1971
Burton/Metheny/Swallow/Sanchez - Quartet Live, Concord Jazz, 2009 - un disque divin avec un Pat Metheny diabolique ! A posséder ab-so-lu-ment !


CRITIQUE DE MR.V

Un quartet de rêve avec la douceur de Gary Burton ,la folie de Larry Corryell ,l'intelligence de Steve Swallow et la précision de Roy Haynes.

Ballet (****) un jazz blues bien classe.

Sweet Rain (*****) beau morceau fait de velour. 

Portsmouth Figurations (******) avec une gamme à l'endroit et une gamme à l'envers nous voilà avec un bien beau tricot!

General Mojo's Well Laid Plan (*****) marrant, avec ce 1/3 final à la gratte sèche ,un peu hésitante sur le solo de contrebasse.

One, Two, 1-2-3-4 (******) diabotien de Gary , petit fourbe de Larry , galopin de Steve , gredin de Roy !!!

Sing Me Softly of the Blues (******) titre en parfaite adéquation avec son titre.

Liturgy (****) sautillant.

Response (******) un beau morceau à écouter pluie tombante dans son canapé avec le bouquin qu'on aime à relire.

CONCLUSION 

C'est un 5/6 pour ce chouette album 

A ECOUTER

Gary Butron - throb (atlantic 1969)
Stark reality - discorvers Hoagy Carmichael's music shop (AJP 1970)

Bulletin météo

Pour les jours qui viennent, Monsieur O. prévoit :














The Gary Burton Quartet - Duster, RCA Victor, 1967

The House Carpenter's Daughter

Pour MR.V ce sera la douce Natalie Merchant - the house Carpenter's daughter (myth america records 2003)

mardi 13 avril 2010

KING CRIMSON - LARKS' TONGUES IN ASPIC














King Crimson - The Talking Drum

King crimson
(né en Angleterre en 1969)

Larks' Tongues in Aspic (island 1973) (cinquième album studio)

ZICOS :
Robert Fripp ( guitare ,mellotron )
David Cross ( violon, viole, mellotron)
John Wetton ( basse , voix)
Bill Bruford ( batteries)
Jamie Muir ( percussions )

Grand classique incontournable de la constellation Crimson située dans la galaxie prog aux confins du rêve et de la folie!

Larks' tongues in Aspic , part One (******) après une intro douce au sanza et autres instruments hétéroclites donnant l'impréssion d'entrer dans un magasin de jouets hantés , le morceau démarre et devient de plus en plus inquiétant alors que la guitare cyclonique de Fripp vous décapite, que la basse wha-wha vous écartèle, que la batterie vous lacère..la douceur revient avec le violon qui vous laisse le temps de recoller les morceaux!un petit thème quasi Japonisant avec une fin vous laissant seul au mileu d'un labyrinthe geant ,trop tard vous êtes déjà fou!

book of saturday (******) morceau de toute beauté fin et léger comme un nuage de lait dans mon earl grey.

Exiles (******) fantastique voyage Crimsonien! quelle guitare!!

Easy money (******) changement de face avec un avertissement : gare à la surconsommmmmmation! moi j'suis à fond dans celle du vinyl mais pour le reste j'suis d'accord! attention rire diabolique en fin de morceau!

The talking drum (******) morceau Frippien par excellence ,du pur bonheur , un spirale de golga risque de vous entraîner au fond le l'espace intersidéral!

Larks' Tongues in Aspic, part TWO (******) fin du voyage et atterrissage catastrophe sur une planète inconnue ; verifiez que tout est encore en place!

CONCLUSION

C'est bien évidement un 6/6 et gare à tes oreilles MR.O!

A ECOUTER

-Tout les king Crimson jusqu'à RED ( donc de 1969 à 1974 donc 7 albums) il n'y a rien à jeter!
-Anekdoten (le meilleur et le plus digne descendant du roi Crimson!)

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Une bien belle pochette pour un titre assez effroyable (des langues d'alouette en gelée ! Beuârk !), espérons que ce disque soit plus digeste...

Comment trouver image plus adéquate que celle de M. V. pour décrire l'intro de Larks' Tongues... Pt. 1 (et voilà pourquoi je ne lis d'habitude jamais sa critique avant de faire la mienne, ça m'apprendra...). L'auditeur a en effet l'impression de se retrouver dans l'antre du Pingouin de Batman, entre boîtes à musique ensorcelées et petits trains au bord du déraillement. Et puis, tout à coup, pour peu qu'on ait poussé le volume à fond pour bien profiter de tout ça, une grosse guitare électrique brutale comme un viking sous LSD vous met littéralement le paquet aux fesses ! L'effet de surprise passé, et après avoir recollé le papier peint du salon, je reste un peu perplexe face à tant de haine. heureusement, dans ce morceau polyforme, il y a aussi de bons grooves bien gras, des cordes qui rôdent, inquiétantes et sournoises, comme annonciatrices de l'arrivée d'un bakemono menaçant. La fin, elle, est magistrale. Un petit tour de boîte à musique, et puis s'en va... L'hallucination a duré quand même plus de 13 minutes. 5/6

Gentille petite guitare et voix pour un Book of Saturday qui opère un virage assez radical. Si le morceau précédent nous emmenait brièvement visiter le Japon, la pédale volume mime quant à elle à la perfection le son si caractéristique et propre à la contemplation du erhu chinois, que tous les amateurs de films de kung-fu connaissent bien. 6/6

D'une ambiance de création du monde, Exiles naît, charmant morceau abreuvé de cordes, soutenu par un rythme très roulage-de-pelles-à-la-boum-du-collège, heureusement sauvé par des variations intéressantes à la batterie, style Bernard "Pretty" Purdie (!?!). Le mixage de la voix est bien trop lointain (on dirait presque du Pink Floyd !). Sans doute un truc d'époque. Super chorus de guitare, et fin assez dramatique. 5/6

L'intro d'Easy Money est scandée sur un rythme balourd et claudiquant, comme ceux utilisés parfois chez Tom Waits (cf. Chinatown, par exemple), peut-être pour figurer un tiroir-caisse, allez savoir... Le reste du morceau par contre est bien conventionnel, malgré l'usage très peu sobre de petites percus qui filent avec une insistance assez pénible la métaphore évoquée plus haut... La comparaison avec Pink Floyd se confirme, et la voix est toujours à dix kilomètres. Joli son de caisse claire, bien mat. En s'étirant au fil du chorus de guitare, le morceau se bonifie énormément, et deviendrait même très bien, si les be-li-dam-be-li-dam-dam en choeur vers la fin ne venaient pas tout mettre par terre. 3/6

Maya l'abeille se rend en Afrique pour The Talking Drum, tambour traditionnel d'Afrique de l'Ouest, dont la variation du timbre produit un son expressif proche de la voix. Le bourdonnement entendu dans l'intro est repris vers la moitié du morceau au violon (bonne idée). La sauce monte doucement, et s'emballe sur un passage arabisant, avec un simple mais génial riff à la gratte, auquel se joint un mellotron coassant, à la limite du didgeridoo. Très bon : 6/6

Pour Larks' Tongues... Pt. 2, je suis préparé à subir les derniers outrages guitaristiques. Ce coup-ci, on ne nous prend pas en traître : ça commence... comme du prog (ou en tout cas, l'idée que je m'en fait), et ça se calme ensuite en infusion-digestion légère de cordes, même si - malins que nous sommes - on sent bien que ça ne va pas durer... Et ça ne dure pas, effectivement. A ce titre, très bon break à la basse, avant la reprise du rythme initial, et on recommence la boucle, augmentée de grincements (hurlements ?) hystériques et animaux. Rugissement final. Voilà comment on achève un morceau de rock'n'roll, nom de Dieu ! Pas mal, mais le plan hardos à la gratte est quand même un peu foireux. 3/6

CONCLUSION :

Ce sera quand même un 5/6 malgré mes appréhensions. C'est inventif et assez jubilatoire, même si je n'écouterais pas forcément ça très souvent. A regretter quand même la voix, qui à elle seule transforme les sillons du disque en véritables rides, et quelques plans irritants et décriés plus haut comme il se doit. Quelques petites réserves, donc, mais un album qui - il faut bien l'avouer - donne envie de FAIRE DE LA MUSIQUE ! Non, mais alors !

lundi 12 avril 2010

THE EJE THELIN GROUP














The Eje Thelin Group - Little Green Men

The Eje Thelin Group - S/T, Caprice, 1975

Le groupe :
Eje Thelin (1938-1990) - Trombone
Bruno Raberg - Basse / contrebasse
Harald Svensson - Piano
Leroy Lowe - Batterie

Enregistré aux studios Metronome, Stockholm , du 11 au 13 décembre 1974

FACE A
A1. There is Something Rotten in Denmark (E. Thelin)
A2. Yorkshire Grey (John Surman)
A3. Little Green Men (Thelin)
FACE B
B1. Time (Thelin)
B2. Polyglot - Sixtynine - Capricorn (Thelin)
B3. Solo V - Capricorn (Thelin)

Voici un groupe composé de gloires nationales : Eje Thelin a joué entre autres avec Don Cherry, Barney Wilen, Joachim Kühn, Didier Lockwood. Bruno Raberg, venant du rock à l'origine, s'est illustré aux côtés de Jerry Bergonzi, Bob Moses, Mick Goodrick, Bobo Stenson, et enseigne aujourd'hui à la prestigieuse Berklee College of Music de Boston. Harald Svensson s'est fait connaître du public suédois avec son groupe de fusion EGBA, et Leroy Lowe a accompagné en tournée Otis Redding, avant de s'établir en Suède, où il a joué pour plusieurs jazzmen américains lors de concerts (Dexter Gordon, Ben Webster, etc.)
Eje Thelin était déjà bien connu avant cet album, et avait enregistré plusieurs disques sous son nom. Celui-ci est le premier avec cette configuration, et s'est vu décerner un Golden Record Award par le vénérable magazine de jazz suédois Orkester Journalen.

There Is Something Rotten in Denmark (*****). Le titre est une référence non-explicitée au Hamlet de Shakespeare (décidément, les Suédois semblent avoir une dent envers le Danemark : Ragnarök, eux, voulaient fuir Copenhague !). Dès le début de l'album, Thelin se distingue par un jeu très free (il a souvent été noté pour son utilisation des "sheets of sound" coltraniennes, ces superpositions d'arpèges jouées en cascades d'une énergie incroyable), rythmiquement dense, avec quand même quelques relents bop dans le phrasé. Son son est très feutré, et si on n'aime le trombone que cuivré, on passera son chemin. Après une intro-solo de Thelin, soutenu par la batterie, le reste du groupe déboule à fond la caisse. Svensson au piano s'en donne à coeur joie et, quand le morceau fait une pause, nous montre bien sa formation classique, mais sans oublier le groove sur le chorus qui s'ensuit. Thelin revient pour une sorte de thème improvisé. Du free oui, mais du free très abordable.

Yorkshire Grey (*****), une compo de John Surman, un ami de Thelin, est loin de l'atmosphère morose que le titre semble suggérer. Un très court "thème" lance un très long solo de batterie, qui constitue l'essentiel du morceau et parvient à intéresser, avec plusieurs mouvements et ambiances. Puis le groupe revient pour un autre très court thème, qui n'a rien à voir avec le premier. On se croit un peu chez Gary Burton/Steve Swallow.

Little Green Men (******) est un morceau plus complexe, qui débute avec Raberg à la basse électrique dans un esprit groove à la Pastorius, avec harmoniques et toute la panoplie. On enchaîne avec un long passage modal, qui ne serait pas sans rappeler du Miles Davis, si ce n'était le jeu de Svensson. Thelin montre sa capacité à former de belles phrases assez touchantes. L'air de rien, l'ostinato de basse se muscle, et la sauce monte petit à petit, avant de créer un gros appel d'air où s'engouffre Svensson, qui nous fait à nouveau profiter de ses acrobaties Satie-esques, et se glisse dans un motif syncopé bien groovy, qui n'est pas dénué d'un petit côté trad. Les autres, jaloux, le rejoignent (super basse !), avant de se retrouver sur un thème provisoire bien dissonant, qui à son tour se mue en une résolution toute de douceur. Bravo, les gars !!! Quelle agilité !

Time (******) débute la face suivante, avec un long et mortel passage au piano électrique. Le jeu, à nouveau fortement influencé par le classique, ainsi que les associations d'idées ne manquent pas d'évoquer Keith Jarrett. Thelin entre pour un long chorus et prouve sa science consommée du rythme. Tout à coup, sans crier gare, sur un bref appel de trombone, le morceau s'enflamme. Raberg sort de sa torpeur et Svensson à mis une wah wah SUR SON CLAVIER !!! Holy shit, Batman! Le réveil est de courte durée, et tout le monde revient bien vite à ses jolis moutons soyeux. Le "single" de l'album (?!!?), sans aucun doute...

Polyglot/Sixtynine/Capricorn (***) est un morceau en trois parties pas forcément TRES distinctes, mais qui pourrait s'enchaîner avec le suivant. Polyglot sera d'ailleurs le titre d'un des albums de Thelin postérieurs (Caprice, 1981). Le morceau commence de manière assez conventionnelle, voire même un peu rasoir. L'appel qui lance le chorus de piano est lui par contre saisissant et bienvenu. On est là dans le free le plus total, mais ce n'est pas inconfortable pour autant. Thelin vient mettre son grain de sel. Le thème de fin, Capricorn, qui de par son titre ancre d'ailleurs bien le morceau dans le free jazz et sa fascination pour l'astrologie, est bien vu.

Solo V/Capricorn (******). Excellentisssssssime solo de trombone, où Thelin expérimente sur les sonorités, évoquant tour à tour une congrégation de lamas tibétains ("quand Thelin pas content, lui toujours faire ainsi") ou une tondeuse à gazon en pleine crise de blues, et joue même de petits "accords" de deux notes en même temps, qui ponctuent le côté assez lâche du solo et lui donne une bonne touche funky. Nouvelle attaque de Capricorn, et s'en va... On applaudit, Messieurs, Dames !!!

CONCLUSION

Un très bon disque, intelligent et virtuose. Même si l'ensemble peut sembler parfois assez froid, on ne peut que se laisser emballer pour peu qu'on écoute VRAIMENT, car il se passe vraiment plein de choses. En "musique de fond", cet album serait tout bonnement insupportable (sauf Time, peut-être, et encore...). C'est un 5/6 !

A écouter aussi :

Raberg/Svensson/Lowe - Tractus, Amigo, 1976
Mangelsdorff/Dauner/Gomez/Jones -
A Jazz Tune I Hope, MPS, 1978

LA CRITIQUE DE MR.V

There Is Something Rotten in Denmark (*****) morceau avec un début trombone qui rentre bien dans le lard suivit d'un piano bien inspiré.....,ça commence bien!

Yorkshire Grey (*****) après une courte intro : solo de batterie! fallait oser!et ça repart avec du rhodes et toute la smala, moi je ne me suis pas emmerdé.

Little Green Men (******) voici sans nul doute le meilleur titre de l'album avec une intro basse bien grasse faisant sonner les harmoniques et nous propulsant tranquillement vers un autre horizon trés spiritual jazz , ce morceau à lui seul mérite qu'on ce hâte de partir à sa quête!piano toujours hyper inspiré avec un putain groove de basse!! fin avec respiration du trombone : mortel.

Time (******) tout ce déroule pour le mieux , le rhodes est parfait et on s'installe bien tranquille dans ce beau morceau mais tout d'un coup un groove d'enfer viens me sortir de ma rêverie ; c'est tout bon

Polyglot/Sixtynine/Capricorn (*****) morceau un peu four- tout mais bien exécuté .

Solo V/Capricorn (******) yeah! voila tout ce qu'on peu faire avec un trombone, la classe!

CONCLUSION 

Un bon 6/6 et voilà !

dimanche 11 avril 2010

En train de mijoter...

Dans la marmite de Monsieur O., il y a :














The Eje Thelin Group - S/T, Caprice, 1975
(puisque le Suédois semble être de saison, autant en profiter...)














pour ma part c'est King Crimson - lark's tongues in aspic (1970)

jeudi 8 avril 2010

RAGNAROK - RAGNAROK












Ragnarök - Dagarnas Skum

RAGNAROK - same (silence 1975)

Né en Swede en 1972

ZICOS

Peter Bryngelsson (guitare)
Peter Nabo (guitare , flûte , piano électrique , piano)
Staffan Strindberg (basse)
Henrik Strindberg (sax , guitare , flûte)
Lars Peter Sorensson & Stefan Ohlsson (batterie) (si j'ai bien tout compris mon Suédois!)

LA CRITIQUE DE MONSIEUR V.

De cette formation originale seul Peter Bryngelsson est en activité au sein de Ragnarok.
Seuls les 4 premiers albums sont (à mon sens) dignes d'attention.(Celui-ci étant de loin le meilleur).
Si on se réfère à la pochette dans son ensemble , le Ragnarok serait la pollution!!

Farväl Köpenhamn (******) Dès les premières notes le ton est donné , un progressif doux et tranquille du meilleur goût, loin des synthétiseurs et de la grosse artillerie!
Promenaden (******) doux et calme comme les premier rayons de soleil Suédois sur un fjord en été.
Nybakat Bröd (******) entrelacs de guitares et de flûtes ,une belle réussite.
Dagarnas Skum (******) voilà tout ce que j'aime!
Polska Fran Kalmar (******) petit interlude à la flûte pour débuter cette face B
Fabriksfunky (******) (dans la veine de Camel)
Tatanga Mani (******) une guitare classique , de jolis accords accompagnés par la flûte et la basse ,c'est bucolique et ça rend le coeur léger.
Fjottot (****) pas essentiel mais bon il est là, alors...
Stiltje-Uppbrott (******) mélancolie quand tu nous tiens!
Vattenpussar (******) magnifique morceau en guise d'épitaphe.

CONCLUSION

C'est donc un 6/6 largement mérité .

A ECOUTER AUSSI

Harmonium - si on avait besoin d'une cinquième saison (polydor 1975)
Camel - mirage (deram 1974)

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Apparemment, renseignements pris, dans la mythologie nordique, le Ragnarök est une sorte de désastre qui s'abat sur le monde, tuant même les divinités (y compris Loki, que je ne connaissais pas avant, mais qui avait pourtant un nom qui me plaisait bien, dommage...) Un peu comme ce qui arriverait si quelqu'un rayait un vinyl de Monsieur V, en gros...
Doit-on pour autant s'attendre à une grosse baston musicale sur cet album à la pochette plutôt champêtre ? Docteur O. accepte la mission, bien sûr ! Et hop ! En selle !

Et bien non. Déçu ? Pas moi.

En effet, Monsieur V. nous a déniché un bien beau disque pour cette semaine ensoleillée au goût de vacances. C'est bien simple, j'aime tout !!! Même si les titres ont des noms à coucher dehors, ce qui en Suède n'est pas sans risques, comme chacun sait !!! Attaquons les choses dans le détail, compadres !!!

Farväl Köpenhamn (*****) est une jolie ballade rêveuse à base de guitares arpégées qui s'entremêlent avec délicatesse. C'est sympa et bucolique, on court dans les champs au ralenti, on construit un moulin à eau dans une rivière, et on se fait griller des knacki au feu de bois en riant, et en se jetant des regards complices. D'ailleurs, je crois que le titre doit signifier quelque chose comme un adieu à la ville, en l'occurrence, Copenhague.
Promenaden (******) est un chouette thème cristallin. Un petit bémol pour les soli de guitare avec une disto un peu FM, mais le charme l'emporte largement.
Nybakat Bröd (******) est plus trad, avec flûtes et farfadets gambadant sur la lande. Un petit passage un peu énigmatique brouille doucement cette belle harmonie au milieu de cette piste où il est question de pain fraîchement cuit (sans doute pour manger avec les knacki...)
Sur Dagarnas Skum (******), on retrouve une ambiance feutrée, où les guitares, entre slides et harmoniques, font parfois penser à du Fender Rhodes, avant que le morceau n'évolue vers d'autres cieux, tout aussi souriants, avec un bon travail d'harmonisation sur les grattounes. Onirique et planant à souhait.
Polska Fran Kalmar est un petit thème trad à la flûte seule, agréable, mais trop court pour vraiment pouvoir mettre une note.
Fabriksfunky (******) est à peu près aussi funky qu'un vieux gnou arthritique pendant la saison sèche, mais mélange bonnes cocottes, wah-wah miaulantes, et nappes de claviers, dans un gloubiboulga assez lounge, avec quelques interventions facétieuses à la flûte.
Tatanga Mani (***) commence davantage dans un esprit classico-ibérique. Pas désagréable, mais ça me parle moins, même si le morceau s'emballe un peu vers la fin, avec une guitare rythmique et une basse pour le coup assez funk.
Fjottot interpelle, ne serait-ce que pour sa métrique boiteuse, qui enchaîne sur un étrange plan évoquant autant une country parodique qu'une musique de fête foraine à l'ancienne, genre orgue de barbarie, femme à barbe et petit singe en habits. Là aussi, le morceau parvient à intriguer, mais pas davantage, car trop court.
Stiltje-Uppbrott (******) touche plus au médiéval romantique, avec arpèges à la guitare et nappes de flûtes. Au bout de trois minutes, la basse entre en scène, et le morceau prend une teinte plus celtique. Propre et raffiné.
Vattenpussar (******) - flaques d'eau - porte bien son nom grâce au Rhodes qui égrène les notes comme des gouttes de rosée, puis - et c'est devenu un gimmick propre à l'album - la batterie déboule (gentiment, quand même, faut pas pousser !), soulevant des petites vagues harmoniques, ici interprétées aux anches, qui viennent doucement mourir sur la grève en soupirant.

CONCLUSION

6/6
: Ragnarök est une très bonne découverte en ce qui me concerne.
Pas de fin du monde donc ici, point non plus de fracas chaotiques ni de magma en fusion, mais un disque frais, délicat, presque un peu trop modeste, avec de belles trouvailles mélodiques, qui sent bon l'herbe fraîchement coupée et les sous-bois, et distille un léger parfum de rêves d'une autre époque.


mercredi 7 avril 2010

CODY CHESNUTT - THE HEADPHONE MASTERPIECE














Cody ChesnuTT - My Women, My Guitars

Ready Set Go
, 2002

C'est ChesnuTT qui fait tout, sauf :
Sonja Marie : voix sur With Me in Mind
RH : saxophones sur Serve this Royalty
Talley Thomas : voix sur Family on Blast et When I Find Time

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Après des démêlés avec sa maison de disque, si je rappelle bien, Cody ChesnuTT a pris sur lui d'enregistrer et de produire tout seul comme un grand son premier (et unique à ce jour) album, paru chez sur le label Ready Set Go et distribué par One Little Indian Records.
Un drôle de double album de 36 pistes (!!!) en vérité, au style globalement indéfinissable, entre les Beatles, Stevie Wonder, Curtis Mayfield, Beck, et en général : le hip-hop, le rock, la pop, le dub à la Gainsbourg, etc. Bref, un joyeux bordel entièrement enregistré à la maison sur un 4 pistes, comme Prince en son temps.
Le son est à l'avenant, bien pourri (et ce coquin de ChesnuTT en rajoute des tonnes dans le bruit de fond l'air de rien), décontracté et faussement j'menfoutiste, et l'ensemble est un franc "fuck you" à l'adresse des maisons de disques, de leurs Cubase et autres Pro Tools.

L'enjeu est clairement : voilà comment je vais réussir à faire un chef-d'oeuvre autoproclamé avec une technique improbable, une boîte à rythme volée chez Emmaüs, des pains à la voix, et des morceaux de dix secondes où on m'entendra faire gloups quand je m'interromprai pour boire un coup...

En fait, le roué ChesnuTT a pu bénéficier d'un parrainage hors-pair par le groupe de hip-hop The Roots, qui ne s'y est pas trompé et a invité leur ami Cody à interpréter avec eux son morceau The Seed (cf. The Roots - Phrenology, MCA, 2002), dans une ambiance bien plus léchée (ce n'était pas dur, ceci dit...).

Bon, mais alors, qu'est-ce que ça vaut vraiment ?

Et bien, ma foi, moi ça me plait bien. Le père ChestnuTT, qui est un grand romantique provocateur ("I got a dick full of blood and a wide open heart to lean on", c'est pas mignon ?) nous raconte de sa voix de tête sa vie : ses amours, ses interrogations, nous chante une berceuse pour un (son ?) bébé ("no worries, no stress, you lucky motherfucker"), et l'égo qu'il fait mine d'étaler comme on étale du Nutella sur une tartine, ne semble être là que pour se rassurer, se convaincre que finalement on peut faire une galette extra en y allant tête baissée, avec sa bite et son couteau. D'ailleurs, l'album est parsemé de clins d'oeil et de sourires en coin qui en disent long à ce sujet...

Le plus frustrant n'est pas tellement le son en soi, qui a quand même au final un vrai rôle esthétique, mais plutôt la désinvolture avec laquelle ChesnuTT arrête au bout de 20 secondes, et comme un malpropre, une super compo que d'autres auraient rêvé de pouvoir inventer et faire durer au moins 6 minutes !!!

On trouvera bien sûr au milieu de tout ce bazar des trucs un peu douteux (Bitch, I'm Broke / Setting the System), voire franchement inbouffables (The World Is Coming...), mais il faut les prendre comme l'expression maladroite de l'énergie déployée ici sans retenue, sans se poser de questions.

En détail, ça donne :

CD1
1. Magic in a Mortal Minute (*****)
2. With Me in Mind (****)
3. Upstarts in a Blowout (***)
4. Boylife in America (******)
5. Bitch, I'm Broke (*)
6. Serve This Royalty (******)
7. The Seed (******)
8. Enough of Nothing (******)
9. Setting the System (*)
10. The Most Beautiful Shame (******)
11. Smoke & Love (*****)
12. Michelle (***)
13. No One Will (******)
14. Batman vs. Blackman (***)
15. Up the Treehouse (******)
16. Can't Get No Betta' (**)
17. She's Still Here (*****)
18. Can We Teach Each Other (*)
19. The World Is Comin' To My Party (*)
20. Brother With an Ego (***)
21. War Between the Sexes (**)
22. The Make Up (****)
23. Out of Nowhere (***)

CD2
1. Family On Blast (****)
2. My Women, My Guitars (******)
3. Somebody's Parents (*****)
4. When I Find Time (******)
5. Eric Burdon (*****)
6. Juicin' In the Dark (****)
7. Five On a Joyride (******)
8. Daylight (****)
9. So Much Beauty In the Subconscious (***)
10. Daddy's Baby (******)
11. If We Don't Disagree (*****)
12. Look Good In Leather (******)
13. Six Seconds (******)

En conclusion, ce sera un 5/6, parce que quelque part, c'est aussi céder à la facilité de ne pas vouloir aller au bout des choses, et dire "ouais, pas de problème, je peut plonger de 10 mètres", sans vraiment en apporter la preuve. Ceci dit, pour apprécier le disque à sa juste valeur, il me semble indispensable de se pencher sérieusement sur les paroles et de se libérer de ses blocages normatifs, ce qui peut nécessiter plusieurs écoutes pour certains...

LA CRITIQUE DE MR.V

Tout d'abord, à part cette pochette souvent croisée , j'ignore tout de ce Cody Chesnutt et les choses auraient pu continuer ainsi, si ce blog n'existait pas!
Dois-je remercier ou maudire ce diablotin de MR.O ! Verdict en couleur et note finale ferons leur travail , c'est la règle! et je ne suis pas homme à transgresser cette loi ! DONC , piste par piste visitons cet album bidouille 4 pistes à la Beck-o-Prince!

CD1
1. Magic in a Mortal Minute (****)
2. With Me in Mind (******) le meilleur morceau de l'album!
3. Upstarts in a Blowout (***)
4. Boylife in America (**)
5. Bitch, I'm Broke (***) les paroles on l'air très inspirées ( telle le "free your mind and your ass will follow" de Funkadelic)
6. Serve This Royalty (***)
7. The Seed (***)
8. Enough of Nothing (***)
9. Setting the System (**)
10. The Most Beautiful Shame (***)
11. Smoke & Love (***)
12. Michelle (*)
13. No One Will (****)
14. Batman vs. Blackman (***)
15. Up the Treehouse (*****)
16. Can't Get No Betta' (**)
17. She's Still Here (***)
18. Can We Teach Each Other (***) trop long!
19. The World Is Comin' To My Party (****)
20. Brother With an Ego (****) trop court!
21. War Between the Sexes (**)
22. The Make Up (**)
23. Out of Nowhere (*****)

CD2
1. Family On Blast (*)
2. My Women, My Guitars (**)
3. Somebody's Parents (*****)
4. When I Find Time (****)
5. Eric Burdon (***) pourquoi Eric?
6. Juicin' In the Dark (****)
7. Five On a Joyride (****)
8. Daylight (**)
9. So Much Beauty In the Subconscious (*)
10. Daddy's Baby (*****)
11. If We Don't Disagree (***)
12. Look Good In Leather (****)
13. Six Seconds (*****)

CONCLUSION

Vous l'avez déjà compris , c'est vraiment pas ma came ! donc un 1/6 s'impose , désolé mais je trouve que c'est bricolé sans classe. Dur-dur !





lundi 5 avril 2010

AU SUIVANT !!!














Le weekend prochain, Monsieur O. vous initiera aux joies - ô combien ineffables - de :
Cody Chesnutt, The Headphone Masterpiece, Ready Set Go, 2002














Pour moi ce sera Ragnarok - same (silence 1975)

IGGINBOTTOM - IGGINBOTTOM'S WRENCH














Igginbottom - Golden Lakes


Igginbottom - Igginbottom's wrench (deram 1969)

ZICOS

Allan Holdsworth - guitare , voix (post Tempest , Gong ,Soft machine)
Dave Freeman - drums
Steven Robinson - guitare , voix
Mick Skelly - basse

LA CRITIQUE DE MR.V

Voici un de mes albums préféré ,au croisement des routes pop british et jazz british laissant entrevoir une progressif fin et inventif , loin du flower power et du LSD.Ils n'avaient que 20 ans à l'époque.
Pour chaque morceau la critique sera : une guitare précise , légère et audacieuse , une voix douce , précieuse et subtile , une batterie super classe et une basse qui walking sans jamais être chiante!!!Donc:
Castle (******)
Out of confusion (******)
The Witch (******)
Sweet dry biscuits (******)
California dreamin' (******)
Golden lake (******) fantastique!!!
Not so sweet dreams (******)
Is she just a dream? (******)
Blind girl (******)
The donkey (******)

CONCLUSION

C'est un trés trés grand 6/6 avec félicitations du jury pour cet album inclassable et hors de temps.

A ECOUTER

Giles ,Giles & Frip - the cheerful insanity of..(deram 1969)
McDonald & Giles - Same (Island 1970)
King Crimson - in the court of the Crimson king (Island 1969)


LA CRITIQUE DE M. O.

Damned. Du psyché. Et anglais, avec ça. Mmmm. A la première écoute, ça sonne comme de la fusion pop / jazz. Essayons de rendre justice à cette galette...

Voici un album pour les amateurs de guitares électriques et de patchouli. Avec Allan Holdsworth de Soft Machine au médiator, ça mouline forcément bien, avec un bon son jazz/blues, qui reste d'ailleurs le même tout le long de l'album, et roucoule et glougloute comme du Wes Montgomery. The Castle, la première piste, a, elle, des relents de The Wind Cries Mary par Hendrix. Avec une bonne utilisation de la stéréo, les nappes ricochent d'une enceinte à l'autre, et construisent un "mur de son" très aquatique, très sympa. Le chant, tenu par Holdsworth himself a une clarté et une douceur qui rappelle là aussi certains vocalistes jazz, et évoque parfois même franchement Chet Baker, avec ce timbre sans grain, un peu évanescent, et sans nuances. La basse est la plupart du temps curieusement en-dehors de son rôle de soutien, et si Skelly nous gratifie de bons plans, cela manque tout de même cruellement de solidité (rythmique ET harmonique). Le morceau emblématique de ce problème est The Donkey, où le walking (jeu exigeant qui demande de l'à propos et une grande rigueur) est à ce titre assez consternant.

Là où j'attends au tournant, c'est sur California Dreaming, qui est un morceau que j'adore (et j'ai bien sûr en tête la version d'une autre brute guitaristique : George Benson sur White Rabbit, CTI, 1973 en guise de comparaison). Là aussi, il s'agit d'un instru, mais Jésus-Marie-Joseph ! Comme ça manque de tenue ! C'est bien joué, bien sûr, mais où est passé l'esprit hippie polychrome de l'original ? Ici, ça déroule, mais autant j'ai pu trouver l' "aquatisme" (désolé pour le néologisme) des pistes précédentes assez réjouissant, autant là pour le coup, ça se liquéfie au point de vous couler entre les doigts comme un blob informe. Déçu.

A part cette plage, l'album reste globalement assez bien foutu, avec quelques moments de grâce (Golden Lakes, le début de Is She Just a Dream, le thème de Blind Girl). Dans l'ensemble, le reproche que je ferais est que ce disque est trop uniforme, avec le même type de compos modales, le même son, presque le même tempo d'un bout à l'autre, comme si Holdsworth et ses potes avaient enregistré tout cela d'une traite avant d'aller se prendre une pinte au pub du coin, ce qui rend l'ensemble parfois assez chiant. En plus, les mélodies à la voix rejoignent le reproche fait à la basse plus haut, à savoir, un manque de suite dans les idées, et un net manque de force harmonique. Le problème, c'est que si individuellement, ça peut créer un truc génial, en revanche, si tout le monde joue comme ça, on obtient des morceaux tout de même assez flottants, ce qui est sans doute le but recherché d'ailleurs, mais ça ne me fait pas grimper aux tentures indiennes, loin de là, mon petit monsieur...

Un album qui ressemble aux lampes à lave en vogue dans les années 60/70 : un peu informe, un peu aléatoire, pas très brillant, un peu kitsch, mais qu'on peut trouver sympa quand même. Allan Holdsworth et ses potes y gagnent quand même leur 4/6, mais sans félicitations du jury.