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Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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lundi 12 avril 2010

THE EJE THELIN GROUP














The Eje Thelin Group - Little Green Men

The Eje Thelin Group - S/T, Caprice, 1975

Le groupe :
Eje Thelin (1938-1990) - Trombone
Bruno Raberg - Basse / contrebasse
Harald Svensson - Piano
Leroy Lowe - Batterie

Enregistré aux studios Metronome, Stockholm , du 11 au 13 décembre 1974

FACE A
A1. There is Something Rotten in Denmark (E. Thelin)
A2. Yorkshire Grey (John Surman)
A3. Little Green Men (Thelin)
FACE B
B1. Time (Thelin)
B2. Polyglot - Sixtynine - Capricorn (Thelin)
B3. Solo V - Capricorn (Thelin)

Voici un groupe composé de gloires nationales : Eje Thelin a joué entre autres avec Don Cherry, Barney Wilen, Joachim Kühn, Didier Lockwood. Bruno Raberg, venant du rock à l'origine, s'est illustré aux côtés de Jerry Bergonzi, Bob Moses, Mick Goodrick, Bobo Stenson, et enseigne aujourd'hui à la prestigieuse Berklee College of Music de Boston. Harald Svensson s'est fait connaître du public suédois avec son groupe de fusion EGBA, et Leroy Lowe a accompagné en tournée Otis Redding, avant de s'établir en Suède, où il a joué pour plusieurs jazzmen américains lors de concerts (Dexter Gordon, Ben Webster, etc.)
Eje Thelin était déjà bien connu avant cet album, et avait enregistré plusieurs disques sous son nom. Celui-ci est le premier avec cette configuration, et s'est vu décerner un Golden Record Award par le vénérable magazine de jazz suédois Orkester Journalen.

There Is Something Rotten in Denmark (*****). Le titre est une référence non-explicitée au Hamlet de Shakespeare (décidément, les Suédois semblent avoir une dent envers le Danemark : Ragnarök, eux, voulaient fuir Copenhague !). Dès le début de l'album, Thelin se distingue par un jeu très free (il a souvent été noté pour son utilisation des "sheets of sound" coltraniennes, ces superpositions d'arpèges jouées en cascades d'une énergie incroyable), rythmiquement dense, avec quand même quelques relents bop dans le phrasé. Son son est très feutré, et si on n'aime le trombone que cuivré, on passera son chemin. Après une intro-solo de Thelin, soutenu par la batterie, le reste du groupe déboule à fond la caisse. Svensson au piano s'en donne à coeur joie et, quand le morceau fait une pause, nous montre bien sa formation classique, mais sans oublier le groove sur le chorus qui s'ensuit. Thelin revient pour une sorte de thème improvisé. Du free oui, mais du free très abordable.

Yorkshire Grey (*****), une compo de John Surman, un ami de Thelin, est loin de l'atmosphère morose que le titre semble suggérer. Un très court "thème" lance un très long solo de batterie, qui constitue l'essentiel du morceau et parvient à intéresser, avec plusieurs mouvements et ambiances. Puis le groupe revient pour un autre très court thème, qui n'a rien à voir avec le premier. On se croit un peu chez Gary Burton/Steve Swallow.

Little Green Men (******) est un morceau plus complexe, qui débute avec Raberg à la basse électrique dans un esprit groove à la Pastorius, avec harmoniques et toute la panoplie. On enchaîne avec un long passage modal, qui ne serait pas sans rappeler du Miles Davis, si ce n'était le jeu de Svensson. Thelin montre sa capacité à former de belles phrases assez touchantes. L'air de rien, l'ostinato de basse se muscle, et la sauce monte petit à petit, avant de créer un gros appel d'air où s'engouffre Svensson, qui nous fait à nouveau profiter de ses acrobaties Satie-esques, et se glisse dans un motif syncopé bien groovy, qui n'est pas dénué d'un petit côté trad. Les autres, jaloux, le rejoignent (super basse !), avant de se retrouver sur un thème provisoire bien dissonant, qui à son tour se mue en une résolution toute de douceur. Bravo, les gars !!! Quelle agilité !

Time (******) débute la face suivante, avec un long et mortel passage au piano électrique. Le jeu, à nouveau fortement influencé par le classique, ainsi que les associations d'idées ne manquent pas d'évoquer Keith Jarrett. Thelin entre pour un long chorus et prouve sa science consommée du rythme. Tout à coup, sans crier gare, sur un bref appel de trombone, le morceau s'enflamme. Raberg sort de sa torpeur et Svensson à mis une wah wah SUR SON CLAVIER !!! Holy shit, Batman! Le réveil est de courte durée, et tout le monde revient bien vite à ses jolis moutons soyeux. Le "single" de l'album (?!!?), sans aucun doute...

Polyglot/Sixtynine/Capricorn (***) est un morceau en trois parties pas forcément TRES distinctes, mais qui pourrait s'enchaîner avec le suivant. Polyglot sera d'ailleurs le titre d'un des albums de Thelin postérieurs (Caprice, 1981). Le morceau commence de manière assez conventionnelle, voire même un peu rasoir. L'appel qui lance le chorus de piano est lui par contre saisissant et bienvenu. On est là dans le free le plus total, mais ce n'est pas inconfortable pour autant. Thelin vient mettre son grain de sel. Le thème de fin, Capricorn, qui de par son titre ancre d'ailleurs bien le morceau dans le free jazz et sa fascination pour l'astrologie, est bien vu.

Solo V/Capricorn (******). Excellentisssssssime solo de trombone, où Thelin expérimente sur les sonorités, évoquant tour à tour une congrégation de lamas tibétains ("quand Thelin pas content, lui toujours faire ainsi") ou une tondeuse à gazon en pleine crise de blues, et joue même de petits "accords" de deux notes en même temps, qui ponctuent le côté assez lâche du solo et lui donne une bonne touche funky. Nouvelle attaque de Capricorn, et s'en va... On applaudit, Messieurs, Dames !!!

CONCLUSION

Un très bon disque, intelligent et virtuose. Même si l'ensemble peut sembler parfois assez froid, on ne peut que se laisser emballer pour peu qu'on écoute VRAIMENT, car il se passe vraiment plein de choses. En "musique de fond", cet album serait tout bonnement insupportable (sauf Time, peut-être, et encore...). C'est un 5/6 !

A écouter aussi :

Raberg/Svensson/Lowe - Tractus, Amigo, 1976
Mangelsdorff/Dauner/Gomez/Jones -
A Jazz Tune I Hope, MPS, 1978

LA CRITIQUE DE MR.V

There Is Something Rotten in Denmark (*****) morceau avec un début trombone qui rentre bien dans le lard suivit d'un piano bien inspiré.....,ça commence bien!

Yorkshire Grey (*****) après une courte intro : solo de batterie! fallait oser!et ça repart avec du rhodes et toute la smala, moi je ne me suis pas emmerdé.

Little Green Men (******) voici sans nul doute le meilleur titre de l'album avec une intro basse bien grasse faisant sonner les harmoniques et nous propulsant tranquillement vers un autre horizon trés spiritual jazz , ce morceau à lui seul mérite qu'on ce hâte de partir à sa quête!piano toujours hyper inspiré avec un putain groove de basse!! fin avec respiration du trombone : mortel.

Time (******) tout ce déroule pour le mieux , le rhodes est parfait et on s'installe bien tranquille dans ce beau morceau mais tout d'un coup un groove d'enfer viens me sortir de ma rêverie ; c'est tout bon

Polyglot/Sixtynine/Capricorn (*****) morceau un peu four- tout mais bien exécuté .

Solo V/Capricorn (******) yeah! voila tout ce qu'on peu faire avec un trombone, la classe!

CONCLUSION 

Un bon 6/6 et voilà !

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