Peinture par Lénaïg

BIENVENUE SUR GOLGA IN A SWIRL

Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

Rechercher dans ce blog

dimanche 30 mai 2010

THE PHILADELPHIA EXPERIMENT - S/T












The Philadelphia Experiment - Ain't It the Truth

Uri Caine / Ahmir Thompson / Christian McBride - The Philadelphia Experiment, Ropeadope Records, 2001

Uri Caine : Fender Rhodes, Piano à queue Steinway, Hammond B-3
Ahmir Thompson - Batterie
Christian Mc Bride - Basse et contrebasse
Pat Martino - Guitare (1, 2, 4)
Jon Swana - Trompette (1 et 5)
Larry Gold - Violoncelle et arrangements (10)

01. Philadelphia Experiment (Uri Caine) - 4:13
02. Grover ( Uri Caine) - 4:57
03. Lesson #4 (Caine/Thompson/McBride) - 2:52
04. Call for all Demons (Sun Ra) - 5:26
05. Trouble Man Theme (Marvin Gaye) - 4:31
06. Ain't It the Truth (Eddie Green) - 5:04
07. Ile Ife (Sherman Ferguson) - 6:10
08. The Miles Hit (Caine/Thompson/McBride) - 5:45
09. (re)MOVEd (Caine/McBride/Levinson) - 2:07
10. Philadelphia Freedom (Elton John/Bernie Taupin) - 3:09
11. Mister Magic (Ralph MacDonald/William Salter) / Just the Two of Us (Bill Withers/MacDonald/Salter) - 8:31

Ouvrant une (sans doute brève) parenthèse dans notre folie suédoise, c'est à une sorte de allstars light que nous sommes conviés avec ce disque qui rassemble des musiciens aguerris venant d'horizons distants-mais-pas-tant-que-ça. Uri Caine, touche-à-tout notoire a commis des albums jazz aussi bien que classiques ; Ahmir Thompson, peut-être plus connu sous l'alias ?uestlove, batteur du légendaire groupe de hip-hop The Roots a participé à de nombreuses collaborations, du rappeur Common au Soul Man D'Angelo en passant par Christina Aguilera, et est aujourd'hui également bien établi comme producteur (Al Green). Pour la petite histoire, Thompson est aussi basketteur dans le jeu vidéo NBA 2K9. Quant à Christian McBride, son histoire croise les routes des illustres Freddie Hubbard, McCoy Tyner, Pat Metheny, Chick Corea, John McLaughlin, mais aussi de Sting et de James Brown. Nos trois compères, natifs de Philadelphia - The City of Brotherly Love - rendent hommage à cette ville et à son passé musical, le Philly Sound, surtout connu pour son jazz/groove sophistiqué à l'aspartame, dans ce CD aujourd'hui épuisé.

Force est de constater que tout ce petit monde sait jouer, et si l'ensemble peut manquer de constance dans la qualité des compos : Lesson#4, The Miles Hit (indigeste) et (re)MOVEd ressemblent plus à des boeufs, ce qu'ils sont probablement d'ailleurs, donnant une impression de facilité, la maîtrise dont chacun fait preuve peine à sauver les meubles.

En revanche, l'album a quand même son lot de grooves imparables. A ce titre, Philadelphia Experiment, quoique lui aussi un peu aléatoire dans la structure, bénéficie d'un rythme à réveiller les morts, et de la guitare envoûtante de Pat Martino - autre natif de Philly - le miraculeux miraculé. Dans le même genre, mais un cran au-dessus, Grover, hommage à un autre compatriote - le saxophoniste Grover Washington Jr., - composé par Caine sur une grille simplissime, rappelle à quel point le premier temps de la mesure est sexy (cf. D'Angelo - Feels Like Makin' Love, sur Voodoo, Virgin, 2000). Sur ce morceau, Pat Martino nous gratifie d'un phrasé d'une élégance qui n'est pas sans rappeler George Benson (d'ailleurs compère de Washington chez CTI). Même commentaire pour Caine, dont le Fender Rhodes reste très lisible sur le morceau, à la différence de ses envolées assez opaques sur (re)MOVEd. McBride, dont la basse est augmentée d'une sorte de Mu-tron à la Bootsy Collins joue les discrets de luxe, balançant l'air de rien une bonne petite tuerie de temps en temps.

La reprise de Mister Magic, du regretté Grover Washington Jr. (Mister Magic, CTI, 1975), exécutée avec une bonne dose de sensibilité par Caine dans un esprit fusion classique, est aussi incontestablement un des bons moments du disque - surtout quand on connaît l'original - et va de rebondissements en surprises. Dans la foulée, l'improbable Just the Two of Us de Bill Withers par McBride seul, slappé à la Marcus Miller et overdubbé à la fretless électrique montre sans trop d'emphase la palette de son jeu, très rythmique et pourtant très mélodique. Une surprenante réussite, et c'était pas gagné, vu la version originale.

Toujours au rayon "j'envoie le bisteck", Ain't It the Truth du pianiste Eddie Green de... Philadelphie, se pose là, avec un McBride à dégoûter tout bassiste normalement constitué. Une virtuosité survitaminée alliée à une science du motif qui laisse tout simplement pantois avec un chorus de plus de 2 minutes qui est un modèle du genre. D'ailleurs, l'achat du disque se justifie rien que pour ce morceau.

Eddie Green était membre du groupe de jazz local Catalyst des 70s, dont notre trio reprend ensuite Ile Ife, un bon titre un peu mystique (du nom d'une cité mythique chez les Yoruba du Nigéria, lieu d'origine de leur culture, CQFD) , sur lequel Caine retombe malheureusement à nouveau dans ses élucubrations obscures. D'ailleurs, le morceau, comme la plupart des autres, se finit un peu en catastrophe. Dommage et un peu frustrant, car il y avait là matière à faire bien mieux. C'est en fait le reproche qu'on peut faire à une bonne partie des titres de l'album, qui pèche, il faut bien l'avouer, par une certaine nonchalance. Idem pour A Call... de Sun Ra, sur lequel la basse de McBride pulse pourtant comme une artère fémorale.

J'ai manqué la "Philadelphia Connection" sur la reprise du Trouble Man Theme de Marvin Gaye, tiré de la BO du film de blaxpoitation d'Ivan Dixon qui se range parmi les semi-déceptions évoquées ci-dessus. Si l'ensemble pulse honnêtement, ça reste une peu fadasse, limite ascenseur (c'est d'ailleurs peut-être là qu'il faut trouver la filiation avec le Philly Sound). La trompette en sourdine de Jon Swana rappelle Miles Davis et, de manière intéressante, fait du coup ressortir l'analogie entre les riffs du thème original et ceux du So What du Black Prince.

De la même manière, La reprise d'Elton John qui n'a, Dieu merci !, pas grand' chose à voir avec l'original, déçoit malgré la présence au violoncelle de Larry Gold. Encore une fois, le vent de l'inspiration ne souffle guère sur ce morceau assez oiseux au final, façon maladroite de fusionner pop, jazz et classique afin d'illustrer la diversité du son de Philadelphie (... ou de réussir à caser Gold sur le disque, en hommage à ce que la scène musicale de la ville doit à ce grand producteur, chacun choisira en fonction de son degré de cynisme...)

CONCLUSION

Un assez bon album qui brille par trois-quatre titres, mais qui semble un peu manquer d'implication. Ca joue très bien, le son est très bon, ?uestlove assure en fond avec sa sècheresse de timbre habituelle, mais on aurait sans doute préféré un hommage à la première "époque" musicale de la ville, celle du hard bop et de John Coltrane, de Clifford Brown et de Jimmy Heath. D'ailleurs, Ropeadope Records a sorti dans la foulée The Detroit Experiment (2003) et The Harlem Experiment (2007), ce qui peut laisser présager des arrière-pensées commerciales. Quoi qu'il en soit, l'album manque cruellement d'une production efficace et dirigée. Qui aime bien châtie bien, voilà. J'étrenne le demi-point dans la notation, et ce sera un 4,5/6, ni plus, ni moins.

Dans le détail, ça donne :

01. Philadelphia Experiment (*****)
02. Grover (******)
03. Lesson #4 (***)
04. Call for All Demons (****)
05. Trouble Man Theme (****)
06. Ain't It the Truth (******)
07. Ile Ife (*****)
08. The Miles Hit (**)
09. (re)MOVEd (**)
10. Philadelphia Freedom (****)
11. Mister Magic/Just the Two of Us (******)

A écouter :

Tous les albums de The Roots, mais surtout :
The Roots - Do You Want More ?!!!??!, Geffen Records, 1995
The Roots - Illadelph Halflife, Geffen, 1996
George Duke - Face the Music, BPM, 2002
Jill Scott - Who Is Jill Scott, Words and Sounds Vol. 1, Hidden Beach, 2000
Jill Scott - Experience: Jill Scott 826+, Hidden Beach, 2001
Jill Scott - Beautifully Human, Words and Sounds Vol. 2, Hidden Beach, 2004



LA CRITIQUE DE MR.V

Une nouvelle critique pour une découverte presque totale (j'avais déjà écouté d'une petite oreille distraite cet album que j'avais classé dans ma mémoire au rayon groove/acid jazz...voyons si ma p'tite tête a bien toute sa tête!)

01. Philadelphia Experiment (******) dés le début du morceau, le son vintage du rhodes associé à celui de la guitare (trés Abercombienne voir même Rypdaliénne!) le tout rapidement rejoint par une trompette bien vaporeuse et par une batterie groovy sèche et précise comme y faut me font tripper bien plus que flipper!Une super bonne entré en matière.

02. Grover (****) pour moi on est toujours dans du vert avec ce titre hommage bien exécuté mais sans grand relief , pour moi le beat plan-plan de la batterie (ou du programme) désert le morceau ,dommage les autres étaient pourtant bien la !

03. Lesson #4 (******) et voilà un jam bien envoyé ,c'est bon ça!

04. Call for All Demons (****) ça joue super bien mais le son de batterie (caisse claire) me dérange un poil.

05. Trouble Man Theme (****) pas mal mais pas essentiel.Cette reprise du thème de "Trouble man" O.S.T de Marvin Gay ,même si elle n'est pas (à mon sens) à la hauteur de l'originale à ses bons moments ,surtout sur la fin.

06. Ain't It the Truth (******) ahahah! voici un titre fétiche de MR.O (je suis sure qu'il sera en écoute!) Bon pour le morceau il y a une basse groovy très film de boules ,une mayo qui monte bien et une fin en couille , la répet' était bonne ,on la garde!

07. Ile Ife (******) La classe! ici on est plus dans le jazz groove que dans le groove jazz! quelle tornade ce Uri Caine! 

08. The Miles Hit (****) Il y a tout de même du bon groove dans cet ascenseur !

09. (re)MOVEd (****) même si le son du piano me dérange un peu ,il butte le gars, d'ailleur la police arrive à la fin.

10. Philadelphia Freedom (*****) le violoncelle me tient et j'écoute sans résistance.

11. Mister Magic (******) Deuxième hommage à Grover Washington Jr avec un piano à la hauteur......
...... Morceau caché, troisième hommage! Just the Two of Us (****) je n'est jamais été un grand fan de ce titre ,mais la, le bassiste se fait bien plaisir, genre : hey les gars si on reprenait "just the two of us" de Grover Washington , j'ai apporté une démo ,voyez si ça vous branche! hey no prob Chistian! mais tu as déjà tout fais ,ce sera donc notre morceau caché!cool.

CONCLUSION

Une bonne impression générale qui mérite bien un 5,5/6 bref encore un bon disque a classer dans le groove/jazz , ma p'tite tête a bien toute sa tête!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire