Betty Davis - Whorey Angel
née en 1945, ex-mannequin et seconde femme de Miles Davis
Sundazed, 2008
Betty Davis - Chant
Larry Johnson - Basse
Fred Mills - Claviers, chant (A3), choeurs (A4/B1)
Carlos Morales - Guitar, choeurs (B1)
Semmy (Nickey) Neal Jr. - Batterie
Clarence Gatemouth Brown - Violon (B5)
Carrie et Cora - Choeurs (A1)
Nathaniel Corbett - Percussions
Hoyt - Choeurs (A1/A4)
All - Choeurs (B4)
LA CRITIQUE DE M. O :
Avec cet album, enterré depuis 1976 par le label Island, Sundazed donne enfin corps à un disque qui avait finit par devenir comme l'Arlésienne de Daudet, des enregistrements ayant circulé chez les initiés, les anciens musiciens de la belle laissant entendre que c'était bien là le Graal, le meilleur album de Betty Davis (?!!!?), laissant imaginer aux enthousiastes de la Miss, une orgie de grooves lascifs et suintants, de voix rocailleuses, explosives et orgasmiques... Une légende qui du reste était en phase avec le halo de mystère dont Betty Davis s'est entourée après avoir mis une fin brutale à sa carrière à la suite de trois albums exceptionnels et véritablement uniques. 32 ans plus tard, le contenu est-il à la hauteur de nos (mes ?) fantasmes ?
Effeuillons cet album, mes amis...
Ce qui frappe tout d'abord, c'est le son, bien différent des précédents albums de Betty Davis. Celle-ci ne vous susurre plus à l'oreille, mais feule cette fois-ci un peu à distance, un peu perdue dans le mix. L'ensemble de la production paraît aussi plus léché, mais un peu impersonnel. Passée cette première impression, un peu décevante, on retrouve ces bons morceaux funk/rock gras et rugissants (Is It Love or Desire/Stars Starve You Know avec une Betty Davis proprement déchaînée), envoyés avec une bonne dose de cojorones. Sont aussi au rendez-vous ce funk moite et lent, obsédant des précédents albums (Whorey Angel, chanté par Fred Mills, très bon, très George Clinton), avec basse slappée dans le genre Brothers Johnson (Bottom of the Barrel), et guitares acides et acérées.
Is It Love... nous gratifie toutefois de vraies surprises, avec des titres plus liés , plus rock (It's So Good), une abondance de choeurs, claviers, et autres happenings Funkadeliciens, et un souci des arrangements plus appuyé. La plupart des morceaux ne tournent pas sur un riff comme avant mais évoluent, ont de vrais ponts et des breaks plus fouillés. Il y a même une ballade (!!!), When Romance Says Goodbye, lancinante à souhait, et qui pourrait trouver sa place sur un album de RZA, à l'image de For My Man, où les strates sonores, parfois synthétiques, créent une ambiance inédite jusqu'ici chez Miss Davis, et où le violon vient apporter une touche de Deep South vraiment bien vue.
Is It Love apporte malheureusement aussi son (très restreint) lot de déceptions : Let's Get Personal, qui bénéficie de paroles très explicites, est un blues somme toute bien traditionnel qui n'apporte pas grand' chose, tout comme Bar Hoppin', au rythme particulièrement peu groovy, un peu décousu, avec des sons de claviers très douteux, et où même le chant de Davis la lionne en devient irritant.
Conclusion :
Et bien, voici un album qui n'est pas superflu dans la courte discographie de Betty Davis, et qui se distingue de ses efforts précédents par une vraie recherche d'innovation dans la compo, les arrangements, et la production, cette dernière n'étant pas à mon avis tout le temps des plus convaincante. En tout cas, nous avons affaire à un disque plus éclectique, un peu déroutant lors des premières écoute pour celui qui était resté fixé sur l'image de Betty Davis laissée par ses trois albums précédents, mais qui prend son temps pour se dévoiler. Un strip-tease effectué avec beaucoup de savoir-faire, mais sans oublier l'émotion. C'est quand même un 5/6, messieurs dames.
A1 - Is It Love or Desire (*****)
A2 - It's So Good (*****)
A3 - Whorey Angel (******)
A4 - Crashin' For Passion (******)
A5 - When Romance Says Goodbye (******)
B1 - Bottom of the Barrel (******)
B2 - Stars Starve You Know (****)
B3 - Let's Get Personal (***)
B4 - Bar Hoppin' (**)
B5 - For My Man (*****)
A écouter aussi :
Betty Davis, Just Sunshine, 1973
They Say I'm Different, Just Sunshine, 1974
Nasty Gal, Island, 1975
Ces trois albums ont fait l'objet d'une excellente réédition par Light In the Attic, avec photos, notes, et un grand soin apporté à la qualité du son.
Avec cet album, enterré depuis 1976 par le label Island, Sundazed donne enfin corps à un disque qui avait finit par devenir comme l'Arlésienne de Daudet, des enregistrements ayant circulé chez les initiés, les anciens musiciens de la belle laissant entendre que c'était bien là le Graal, le meilleur album de Betty Davis (?!!!?), laissant imaginer aux enthousiastes de la Miss, une orgie de grooves lascifs et suintants, de voix rocailleuses, explosives et orgasmiques... Une légende qui du reste était en phase avec le halo de mystère dont Betty Davis s'est entourée après avoir mis une fin brutale à sa carrière à la suite de trois albums exceptionnels et véritablement uniques. 32 ans plus tard, le contenu est-il à la hauteur de nos (mes ?) fantasmes ?
Effeuillons cet album, mes amis...
Ce qui frappe tout d'abord, c'est le son, bien différent des précédents albums de Betty Davis. Celle-ci ne vous susurre plus à l'oreille, mais feule cette fois-ci un peu à distance, un peu perdue dans le mix. L'ensemble de la production paraît aussi plus léché, mais un peu impersonnel. Passée cette première impression, un peu décevante, on retrouve ces bons morceaux funk/rock gras et rugissants (Is It Love or Desire/Stars Starve You Know avec une Betty Davis proprement déchaînée), envoyés avec une bonne dose de cojorones. Sont aussi au rendez-vous ce funk moite et lent, obsédant des précédents albums (Whorey Angel, chanté par Fred Mills, très bon, très George Clinton), avec basse slappée dans le genre Brothers Johnson (Bottom of the Barrel), et guitares acides et acérées.
Is It Love... nous gratifie toutefois de vraies surprises, avec des titres plus liés , plus rock (It's So Good), une abondance de choeurs, claviers, et autres happenings Funkadeliciens, et un souci des arrangements plus appuyé. La plupart des morceaux ne tournent pas sur un riff comme avant mais évoluent, ont de vrais ponts et des breaks plus fouillés. Il y a même une ballade (!!!), When Romance Says Goodbye, lancinante à souhait, et qui pourrait trouver sa place sur un album de RZA, à l'image de For My Man, où les strates sonores, parfois synthétiques, créent une ambiance inédite jusqu'ici chez Miss Davis, et où le violon vient apporter une touche de Deep South vraiment bien vue.
Is It Love apporte malheureusement aussi son (très restreint) lot de déceptions : Let's Get Personal, qui bénéficie de paroles très explicites, est un blues somme toute bien traditionnel qui n'apporte pas grand' chose, tout comme Bar Hoppin', au rythme particulièrement peu groovy, un peu décousu, avec des sons de claviers très douteux, et où même le chant de Davis la lionne en devient irritant.
Conclusion :
Et bien, voici un album qui n'est pas superflu dans la courte discographie de Betty Davis, et qui se distingue de ses efforts précédents par une vraie recherche d'innovation dans la compo, les arrangements, et la production, cette dernière n'étant pas à mon avis tout le temps des plus convaincante. En tout cas, nous avons affaire à un disque plus éclectique, un peu déroutant lors des premières écoute pour celui qui était resté fixé sur l'image de Betty Davis laissée par ses trois albums précédents, mais qui prend son temps pour se dévoiler. Un strip-tease effectué avec beaucoup de savoir-faire, mais sans oublier l'émotion. C'est quand même un 5/6, messieurs dames.
A1 - Is It Love or Desire (*****)
A2 - It's So Good (*****)
A3 - Whorey Angel (******)
A4 - Crashin' For Passion (******)
A5 - When Romance Says Goodbye (******)
B1 - Bottom of the Barrel (******)
B2 - Stars Starve You Know (****)
B3 - Let's Get Personal (***)
B4 - Bar Hoppin' (**)
B5 - For My Man (*****)
A écouter aussi :
Betty Davis, Just Sunshine, 1973
They Say I'm Different, Just Sunshine, 1974
Nasty Gal, Island, 1975
Ces trois albums ont fait l'objet d'une excellente réédition par Light In the Attic, avec photos, notes, et un grand soin apporté à la qualité du son.
CRITIQUE DE MR.V
Is It Love or Desire (******) un bon funk avec une Betty encore bien mordante.
It's So Good (*****) après l'effet surprise des premières secondes je me laisse prendre par ce chant tout en retenu ,par cette guitare mortellement groovy et par ces choeurs dignes des meilleurs heures de Frank Zappa & the mothers (cf Dinah-Moe-Hum)
Whorey Angel (******) avec ce titre c'est bien le groupe qui est mis en avant , notre Betty d'habitude si exubérante se place dans les rangs comme les autres (niveau 6 étoiles!); la guitare à la "Eddy Hazel" bien fuzzy réchauffe mon p'tit coeur Funkadelicus.
Crashin' For Passion (******) de Funkadelic l'inspiration est ici évidente et de bonne facture , ça fait du bien!
When Romance Says Goodbye (*****) 2ème effet de bonne surprise avec ce titre cool quasi bluesy.
Bottom of the Barrel (*****) on est bien reposé ,mais attention Betty est de retour avec sa horde de funkymen.
Stars Starve You Know (*****) titre déclamé à la manière de Jimmy Castor Bunch (cave man) avec des choristes qui envois la purée!
Let's Get Personal (****) un blues "fond de tiroir" qui a son p'tit charme, sans originalité mais...c'est Betty!
Bar Hoppin' (***) le clavier à bien faillit transformer ce titre en rouge ; il y a des trucs qu'on voudrait pouvoir effacer!
For My Man (****) titre qui se termine un peu rapidement a mon goût.
Donc si j'ai bien compté ça fait 5/6 mon p'tit monsieur !
écouter aussi :
Funkadelic - standing on the verge of getting on (1974)
Jimmy Castor Bunch - it's just begun (1972)
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