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Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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vendredi 26 mars 2010

EUMIR DEODATO - PERCEPCAO














Deodato - Adeus amigo

Odeon, EMI Brazil, 1972

Né en 1942 à Rio de Janeiro

FACE A
A1. Dia de verão
A2. A grande caçada
A3. O sonho de Judy
A4. Adeus amigo
FACE B
B1. Bebê
B2. Neve
B3. Barcarole
B4. Serendipity

LA CRITIQUE DE MONSIEUR O.

Voici en quelque sorte un album "quitte ou double". En effet, on peut le rejeter en bloc, le taxant d'immonde musique d'ascenseur, ou comme moi être touché par ce lyrisme romantique un peu désuet et hyper-peaufiné. D'ailleurs, Deodato s'est lamentablement fourvoyé à partir du milieu des années 70, et on ne sera pas dans le même état d'esprit à son égard selon qu'on aborde cet album après avoir écouté Whirlwinds (1974) ou après Skyscrapers (1973). C'est vrai que Percepção est parfois borderline et peut évoquer une sorte de Richard Clayderman érotomane en pleine crise mégalo, mais je ne vais certainement pas m'excuser d'aimer cet album, et je m'en vais vous dire pourquoi.

Enregistré alors qu'il commençait à sévir sur CTI dans une veine plus fusion avec le bonheur (musical et commercial) qu'on connaît, Eumir Deodato opère avec cet album quasi-introuvable en vinyl (si on a de la chance - comme moi - on peut trouver la réédition en CD qui n'a paru qu'au Brésil dans le cadre d'une rétrospective pour les 100 ans d'Odeon, et qu'il faudra vous faire expédier de là-bas) un virage entre la bossa sucrée de ses débuts, et le funk de sa carrière américaine alors balbutiante.

Nous avons affaire à un album orchestral, qui pourrait très bien être la bande originale d'un mélo hollywoodien un peu grandiloquent et tire-larmes. En tout cas, c'est la bande-son par excellence pour célébrer l'arrivée des beaux jours, et elle s'imposera au moins jusqu'au mois de septembre en ce qui me concerne.

L'orchestre n'est - de manière incompréhensible - pas crédité, et toutes les compositions sont de Deodato, à l'exception de Bebê, signée du grand compositeur brésilien Hermeto Pascoal.

Il est difficile de critiquer Percepção piste par piste tant l'album est homogène, exprimant la mélancolie infinie et la plénitude d'une fin d'après-midi d'été, alors que la lumière rasante du soleil finit de réchauffer votre peau salée par la mer calme et, qu'un verre à la main, un peu engourdi, vous contemplez votre petite amie qui lézarde sur le sable fin et qui est, bien sûr, plus belle que le jour et la nuit réunis. Le disque lui-aussi n'hésite d'ailleurs pas à donner dans le cliché bien sucré, mais cela est fait avec une telle sincérité, et un tel souci du détail et de la beauté de l'instant que ces lieux communs en sont totalement transcendés, et que les climaxes ultra-violonés nouent toujours un peu le coeur, et font un petit truc dans l'estomac, à cet endroit-là... non, plus à gauche... Il n'y a guère que Bebê pour rompre le sortilège et concrétiser en quelque sorte l'identité éminemment brésilienne du disque. En effet, même si musicalement, cela peut ne pas sauter aux yeux/oreilles à l'écoute des autres morceaux, l'émotion qui parcourt Percepção est bien la même que la petite chair de poule qui vous vient en écoutant la meilleure des bossas, disons A felicidade, par Agostinho dos Santos, par exemple.
- Mais... Mais Monsieur O... Mais tu pleures !!!
- Nan, laisse-moi...

C'est un 6/6 pour l'album en général.

A noter que Dia de verão sera reprise sous le titre Spirit of Summer dans l'album Prelude.

Le rip est de Flabbergasted Vibes, parce que j'ai bêtement oublié mon CD dans mon autoradio.

Se plonger également dans :

Deodato, Os Catedraticos 73, Equipe/Ubatuqui/Blue Moon, 1973, réédité en 2003 par le label Irma sous le titre Skyscrapers
Deodato, Prelude, CTI, 1973
Deodato, Deodato 2, CTI, 1973
Deodato, In Concert, CTI, 1973
Deodato & João Donato, Same, Muse, 1973
La BO du film Orfeu Negro, de Marcel Camus, Palme d'Or à Cannes en 1959, et édité dans un suuuupeeerbe coffret avec le DVD du film par Universal Jazz France (et oui, quand il font quelque chose de bien, il faut le dire aussi !)
Joe Hisaishi, Sonatine OST, EMI, 1993

En écoutant Percepção, on pourra lire Gatsby le magnifique ou Tendre est la nuit, tous deux de Scott Fitzgerald.


CRITIQUE DE MR.V

Voici un album bien difficile à critiquer car il faudra mettre beaucoup de préjugés au placard ,se bander les yeux et laisser l'imagination automnale faire son travail.

Dia de verão (****) En bon connaisseur du père Deodato je n'ai aucun mal a me glisser dans cette première plage un peu kitch.
A grande caçada (****) Les violons en font des tonnes , c'est trés orchestré mais ça passe un peu juste.
O sonho de Judy (****) Idem.
Adeus amigo (*****) Premier titre qui se dégage des autres ,pour clore cette face en beauté trite et romantique à pleurer ; le meuilleur titre de l'album à mon sens.
Bebê (*****)Ca sent bon le Bresil des 60's!
Neve (***) Là je vois rouge les violon en traînent des wagons!
Barcarole (****) Petit thème de sax et guitare bien tranquille sur ce boat au soleil couchant.Trombone un peu ringard.
Serendipity (****) Voici un titre qui cadre parfaitement dans une bande son d'un film hollywoodien qui se fini bien , tous les noms défilent et après c'est la pub ;je vais me coucher pénard.

CONCLUSION

Pour moi c'est loin d'être le meilleur Deodato mais il passe le cape et reste dans la bonne partie de sa discographie. C'est donc du 4/6 mon pote.

A ECOUTER

Deodato - Ideias (odeon 1964) ( Dans la même veine en plus bossa et moins orchestré )
Luiz Bonfà (Deodato : arrangements) - black orpheus impressions (dot 1968)

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