Peinture par Lénaïg

BIENVENUE SUR GOLGA IN A SWIRL

Ce blog, initié par Messieurs V. et O. a pour objet de se pencher plus particulièrement sur des albums que nous possédons, soit en CD, soit en vinyl, et d'en proposer une critique chacun.

Comme nous espérons faire naître - ou renforcer - chez nos visiteurs un intérêt pour les artistes que nous aimons, et non servir de plateforme de téléchargement gratuit, les albums qui font l'objet de nos critiques ne sont pas téléchargeables dans leur intégralité. Un seul morceau est publié pour mettre en appétit...

Les playlists de M. V., ainsi que les morceaux de la semaine de M. O. sont disponibles pour une durée de 1 mois seulement.

Tout ceci est sans prétention, et notre but est de nous faire plaisir, mais si vous croisez notre route, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est toujours agréable.

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samedi 6 mars 2010

KENNY CLARK/FRANCY BOLAND BIG BAND - OFF LIMITS (1970)





Kenny Clarke / Francy Boland big band (formation née en 1962 "de ses pères Americain et Belge" , mort en 1973)

"Off limits" (polydor) 1970

Side 1 track 1 : Wintersong (6.04)
track 2 : Astrorama (5.36)
track 3 : Osaka calling (4.13)
track 4 : Our kind of Sabi (3.55)

Side 2 track 1 : Sakara (9.33)
track 2 : Exorcisme (6.26)
track 3 : Endosmose (7.51)

ZICOS

Francy Boland (Belge) (piano ,rhodes , arrangeur , co-leader)
Kenny Clarke (US) (batterie , co-leader)
Benny Bailey (US) , Rick Keejer (?) , Art Farmer(US) et Dusko Gojkovic (Yougoslave) (trompettes , bugle)
Nat Peck (US) , Eric Van Lier (Belge) , Ake Persson (suedois) (trombone)
Derek Humble (RU) (sax alto)
Billy Mitchell (US) , Ronnie Scott (RU) (sax tenor)
Tony Coe (RU) (clarinettes, sax tenor)
Sahib Shihab (US) (sax soprano , sax baryton , flûte)
Jimmy Woode (US) (contrebasse)
Kenny Clare (RU) (batterie quand l'autre Kenny dirige)

Le Clarke /Boland big band a vécu 11 ans et a été porté par une quantité et une qualité de jazzmen Américains (pour la rigueur) et Européens (pour l'audace) ; carrefour des sonorités et du savoir faire !


L' album est divisé en deux parties ,la face 1 est une série de 4 morceaux de compositeurs Européens alors que la face 2 est une série de 3 compositions de Boland.


Wintersong composition de John Surman et Indian Brandee ; comme entrée en matière le big band nous congratule d'une course poursuite digne des meilleurs films noirs des années 50/60! les solistes s'en bouffent une bonne grosse tranche ça déferle de partout ,il n'y a aucun répit on ne s'ennuie jamais et à l'issue finale on se sent bien vivant!

Astrorama composition de Jean-Luc Ponty ; la baston n'est pas terminée ! entre accélérations et fausses retombées ,ça joue divinement bien ,le band au complet est debout les batteurs sont fous furieux ,c'est carré et multivitaminé!

Osaka calling composition d' Albert Mangelsdorff ,tromboniste et compositeur génial de la scéne Allemande des années 50/60/70/80/90!!!il fut de court passage dans le big band à la même époque (on peut l'entendre sur l'album "change of scenes" auprès de Stan Getz)bref!
Une toile de fond tissée par les tompettes une note tenue par les sax et un thème annoncé par les trombones en guise d'intro puis ,le rhodes déboule et la circulation peut reprendre doucement car l'embouteillage n'est pas loin....aie , trop tard!

Our kind of sabi composition d'Eddy Louiss (qui à pas mal joué avec Kenny Clarke) il suffit juste d'écouter la version de Stan Getz avec Eddy Louiss sur l' album "Dynasty" pour se rendre compte du boulot colossale de Francy Boland.

Sakara morceau bien chaloupé ,limite mystique avec un groove tranquille et efficace jusqu'au solo de batterie qui relance la grosse machinerie pour se terminer non pas en orgie ni en bombardement de notes mais en paisible reprise du thème initial! Génial!

Exorcisme un mauvais jeu de mots s'impose! ils ont le diable au corps ces gars là, mais n'appelez pas le curé laissez les jouer donc!

Endosmose , le titre est plutôt bien trouvé car dans ce morceau assez "free" il existe une osmose , quintessence du jazz!

CONCLUSION

Parole de Breton ça c'est d'la bonne galette!

Wintersong (******)
Astrorama (******)
Osaka calling (******)
Our kind of sabi (*****)
Sakara (******)
Exorcisme (*****)
Endosmose (*****)

Et bien, c'est un 6/6 il me semble,vous m'en donnerez des nouvelles Mr.O

A ECOUTER

-Peter Herbolzeheimer rhythm combination & brass - "wait a minute" (mps) ;"scenes -live at Ronnie Scott" ;"my kind of sunshine"(mps)
-Dizzy Gillespie - "live in Berlin 1968" (mps)
-Frank Foster - "loud minority" (mainstream)

La critique de Monsieur O.

Winter Song (******) : Entrée en matière proprement bluffante. L'orchestre nous balance l'équivalent d'un Mach 3 en plein visage avec une accroche en forme de générique de polar avec trompettes bouchées et nappes de cuivres. Assez vite, l'ambiance devient plus pêchue, avec un thème d'inspiration latin-jazz. Le solo de Rhodes qui s'ensuit est construit comme un chorus de guitare, puis chacun prend son tour : trompette, saxophone, entrecoupés de passages hyperactifs qui nous donnent l'impression d'être pris en pleine heure de pointe, au beau milieu de la route. Ca déboule de partout à fond la caisse. Etourdissant. Nouveau thème. Ouf, on est toujours vivant !

Astrorama (*****) nous propulse en plein péplum, avec trompettes victorieuses et saxophones barrissants, et la rythmique pose un gros feeling funk bien lourd avant de s'emballer en swing traditionnel. De fausses fins en cassures rythmiques, on se retrouve baladés, sans jamais rien contrôler de ce qui nous arrive. Là aussi, grosse baffe. Une écriture hyper-serrée. Pas de bricolage ici (cf. titre. Désolé).

Osaka Calling (***). J'espère reprendre le dessus après m'être fait rincé en deux morceaux. Bon, il y a un peu plus d'espace ici, mais les stridences ne sont pas vraiment accueillantes de prime abord. Moins d'inventivité dans les arrangements, pour un morceau qui fonctionne bien quand même avec quelques surprises sonores. Un peu tonitruant à mon goût.

Our Kind of Sabi (*****) commence comme on finit un morceau : tout le monde à fond. Ca joue à la limite de l'implosion, avec une mélodie qui fait penser à du Verdi sous caféine, et ça démarre swing tout à coup sans crier gare ; on se retrouve à nouveau forcé de suivre la cavalcade sans avoir eu le temps de boucler sa ceinture de sécurité, trimbalés que nous sommes par les différents solistes, au beau milieu de riffs dignes d'un épisode des Rues de San Francisco diffusé en accéléré. Complètement spasmophilique.

Sakara (******) débute comme un morceau de kozmigroov à la Lon Moshe. Petit rythme latin de coucher de soleil et chorus de sax évaporé avec une bonne louche de reverb. Voici enfin le morceau qui repose nos nerfs durement éprouvés. Trombone bouché et flûte mystique sont aussi de la partie et planent au dessus d'une contrebasse lancinante à souhait. Un intermède percussions cède le pas à une explosion de cuivres en fusion. On ne se refait pas, dirait-on... Mais non, c'était pour de rire, et on reprend notre petit mambo, et le soleil achève de se coucher, et on est bien ravi, ma foi...

Exorcisme (*****). Riffs funky à la James Brown pour un morceau plus conventionnel. Les passages contemplatifs le cèdent aux convulsions de cuivres, sataniques sans doute... A la fin du morceau, on ne sait toujours pas trop qui a gagné du diable ou du bon Dieu...

Endosmose (****) libère tout le monde et renvoie chacun dans son coin jusqu'au prochain attentat sonore. A bientôt, les cinglés...

Conclusion : une bien belle découverte qui gagne ses 5/6 haut la main et ne fait pas mentir son titre. Aujourd'hui, tout ce beau monde serait sans doute enfermé à double tour dans une cellule capitonnée et bourré de Ritaline. Quant à moi, je vais me faire chauffer une petite camomille, après tant d'émotions...





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